• Rêverie magique

     

    Elle aimait ses rendez-vous magiques avec les mots ;
    Ils lui collaient à la peau ;
    Avec eux, elle entrait dans une profonde rêverie,
    Et les paupières de ses yeux fatiguées comme son canarie,
    Pénétraient dans un espace lointain,
    Autour d’elle, tout était éteint.

    Une nuit profonde sans nuage
    L’emmenait pour un lointain voyage,
    Où les mots se liaient entre eux
    D’un air tout joyeux.
    Là bas, ils tombaient de ses mains,
    Elle s’endormait jusqu’au lendemain.

    Mots de vie et d’amour,
    Qui dureraient toujours.
    Rivière de tendresse
    A chacun sa caresse.
    Soleil de minuit,
    Sur lequel ils s’appuient.

    Pour elle, le temps s’était arrêté,
    Les mots s’étaient émiettés,
    Pour donner d’autres mots,
    De vrais frères jumeaux,
    Qui tournaient autour d’elle,
    Comme des hirondelles.

    Elle aurait aimé les appréhender,
    Pour mieux les amender,
    Elle qui aimait écrire,
    Et en se couchant les lire.
    Attendre sur les ailes de l’aurore,
    Sans glisser à bâbord.

    Les mots dansaient au tour d’elle,
    Rien n’était réel ;
    Les étoiles scintillaient dans le firmament,
    Pour l’éclairer abondement.
    Sa tête saurait-elle enregistrer,
    Et ces mots la pénétrer.

    Rêverie d’un jour
    Qui le matin lui dira bonjour,
    Pour lui restituer la douceur de son rêve ;
    Elle écouterait comme un bon élève
    Pour reconstruire ce qu’elle avait vécu
    Et en être convaincu.

    La cahier ouvert, plume à la main,
    Elle n’attendrait pas demain
    Pour faire danser les mots
    Comme elle les avaient vus plus tôt
    Au milieu d’un ciel étoilé,
    Qu’elle ne voulait voiler.

    Les pages couvraient sa rêverie,
    Laissant leurs armoiries,
    En bas de chaque page
    Doucement, sans aucun tapage.
    Tout était inscrit noir sur blanc
    Sans rien d’accablant.

    Poète heureuse en relisant ses lignes,
    Pour son cœur, bien dignes,
    Les mots ne se sons pas envolés,
    En la laissant affolée,
    Au réveil le matin,
    Semblable à une catin.

    La puissance de ces mots,
    Comme de vrais esquimaux
    S’épanouit dans le silence,
    Empli d’excellence.
    Ils vivent dans nos rêveries,
    Et glissent le jour sur notre voirie.
    (30/10/2019)