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La cuisinière
La cuisinière
De bonne heure ce matin
Le long de ce petit chemin,
Aidée de son bâton
Qui d’elle a eu raison
Elle avançait doucement
Pour prendre l’air évidement.Elle a du mal à marcher
Seule, elle n’est pas effarouchée ;
Elle le connait bien ce petit chemin
Lisse comme un parchemin.
Quelqu’un a ôté tous les cailloux
Pour ne pas écorcher ses genoux.Le ciel était tout bleu.
On m’appelait le cordon-bleu.
Pour elle, que de soucis
A son âge, le grand oubli.
La maladie d’Alzheimer commençait à la taquiner
Et sa tête embruinée.Et pourtant elle côtoyer encore des cuisinières
Dans des rencontres saisonnières,
Où chaque femme cherche à exister
En dehors de toute éternité.
Qu’elles soient veuves ou à coté de leur mari,
A cette vie, elles n’étaient pas aguerries.Elle cesse de faire des repas très fins
Car sa tête comme celle des dauphins
Ne répond plus au quart de tour,
Il faut que ça finisse un jour.
La nuit elle ne pense plus à faire de la cuisine
Comme lorsque mon mari travaillait en usine.Seule aujourd’hui,
Cette activité elle la fuit.
Elle se sent bien seule
Comme a fini son aïeule.
Et bientôt en maison de retraite,
Elle ne serait plus le grand maitre.
(30/01/2019)
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Commentaires
Bonsoir Daniel
Un poème très émouvant. Eh oui, c'est la dure réalité de la vie...
Belle soirée !
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