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Le ruisseau
Le ruisseau
Assis sur une pierre plate au bord de l’eau.
J’avais les pieds posés sur les cailloux d’un ruisseau.
Mon esprit était ailleurs
Bien loin de l’être travailleur
Qui aimait son métier,
Œuvrant sur les chantiers.
Loin de la réalité environnante,
Trop souvent enquiquinante,
Je regardais le beau ciel bleu
Garni de quelques nuages granuleux.Un oiseau que je ne saurais décrire,
Volant à mon niveau, me fit un beau sourire,
M’emportant avec lui vers les hauteurs célestes ;
Je me laissais entraîner sans aucun geste,
Le suivant comme une trainée
Vers un espace bien oxygéné.
Pas un bruit, pas un son ne sortait de ma bouche,
J’étais enveloppé d’ouate en grosse couche,
Assis sur un nuage tout blanc, un peu grisonnant
Bien isolé de ses frères moutonnants.Il m’entraina vers l’aval du petit ruisseau,
Le lieu que les scientifiques appellent : la source de l’eau.
Sortie d’un suintement de l’herbe verte,
A peine découverte
Au pied du Sancy, une eau claire et limpide
Pas encore intrépide
S’écoulait lentement à travers les prés
De mon lieu de repos, un peu égarée
Donnant aux animaux des pâturages
Une boisson qui leur redonnera courage.
Cette eau voyage à travers la nature
Zigzagant dans l’épaisse verdure
Elle rencontre de petites cascades
Souvent bien banales
Lui permettant de devenir un petit cours d’eau
Qui nourrira les nombreux bouleaux.
Peu à peu, il croise quelques uns de ses frères,
Qui avec lui se dirigent en amont sans se distraire
Pour devenir une grande rivière.
Je survole mon point de départ toujours isolé sur mon nuage.
L’oiseau poursuit son voyage entraînant mon attelage
Seul dans le ciel, sans aucun appareillage.
Il s’arrête près d’un pont routier
Sur lequel passe également les charretiers ;
Il descend doucement pour me permettre de lire
Et dans mon esprit traduire
Le nom écrit en blanc sur un écriteau bleu
Fixé à l’arche du pont et non dans le sol sableux :
Dordogne. Mon petit ruisseau est devenu un fleuve,
Poursuivant sa route malgré les épreuves.Mon nuage reprend son itinéraire, surplombant des villes
Avec au milieu du fleuve de petites îles,
Réserves de reproduction d’oiseaux migrateurs,
Arrivés là comme de véritables navigateurs.
Le chant des oiseaux éveillent tous mes sens
Entrainant mon être en contresens,
De la réalité de mon existence
Sans aucune assistance.
Magnifique fleuve qui parcourt les vallées
Véritable gravure bien entoilée.Au loin apparait une grande étendue d’eau,
La rencontre près de Bordeaux
De la Dordogne et de la Garonne
Une véritable baronne.
Mon voyage éphémère s’arrête là
Il me faut revenir ici bas.
L’oiseau et son nuage blanc
Qui aurait pu m’entraîner vers le Mont-Blanc,
Me ramène à mon petit ruisseau
Où j’avais les pieds dans l’eau.
(10/03/2019)
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Commentaires
Bonsoir Daniel
Il est bien joli ce poème et tentant aussi
chez moi je ne vois pas du tout de ruisseau
car ils sont sans aucun doute tous gelés
Mais j'aime m'en approcher quand la saison s'y prête !
Très beau texte
N'OUBLIE PAS DE REVENIR SUR MON FOFO)
Passe un doux mardi
Bise de Jane
Une belle balade bucolique que j'ai beaucoup appréciée, en ce matin de grisaille, chez nous dans les Hauts de France. En te lisant, j'ai eu l'impression d'avoir les pieds dans l'eau, moi aussi, en train de goûter à la merveille de l'instant.
Merci pour ce beau moment de lecture.
Belle journée, Daniel !
Ton poème me fait penser à une citation de Jean Jaurès . C'est en allant vers la mer qu'un fleuve reste fidèle à sa source.
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Superbe, un beau voyage au bord de l'eau, même si tu as pris un peu de hauteur.