• Montagne

    Atelier 144 chez Ghislaine 53

     

    Toi qui avance en cordée,
    Ne cherche pas à tout chambarder,
    La montagne est fragile ;
    Le sous bassement n’est pas d’argile ;
    En jouant au malin,
    Le froid te rendra cristallin.
    Le gel peut te frigorifier,
    Il ne faut jamais le défier.
    Été comme hiver, la montagne est agréable
    Son aspect est toujours attirable

    La glace enfouie sous une couche de neige,
    Peut  devenir un piège
    Aux abords du lac ;
    Vous pouvez glisser sur une plaque,
    Et la glace craquer,
    Et dans l’eau vous embarquer.
    Le manteau de neige y est peu profond
    Vous seriez vite au fond.
    Méfiez-vous des sports de glisse,
    Le lac n’est pas forcément un bon complice.
    (20/02/2021)


    12 commentaires
  • La folie

      Cruel destin pour celui qui a perdu la tête.
    Pour sa famille, ce n’est pas la fête.
    Peut-on apprivoiser la folie,
    Enfermer cette tête ramollie,
    Dont la vie est une longue plainte,
    Si elle n’est pas feinte.

    Dramatique pour l’entourage
    De vivre sous l’orage,
    Perpétuel d’un membre atteint de folie,
    Devant les autres, impoli.
    Les psychiatres sont dépassés,
    Face à une famille angoissée.

    Ne pas mélanger la folie
    Et Alzheimer une autre maladie.
    Beaucoup d’hôpitaux,
    Sous un même écriteau,
    Ont franchi le pas,
    Situation peu sympa.

    Manque de personnel,
    Locaux mal adaptés,
    Folie et Alzheimer réunis au même étage,
    Portes fermées, un véritable ermitage,
    Sans soins adaptés à leur maladie,
    On est bien loin du paradis.

    On essaie de les apprivoiser ;
    Ils sont tous blasés.
    On les laisse sculpter les murs,
    Ce soir, ils auront leur dose de bromure
    Ultime soutien les infirmières,
    Leurs seules écuyères.

    Toute humanité a disparu,
    Ultime espoir un peu congru,
    Pour les malades d’Alzheimer,
    Qui revivent avec leurs père et mère,
    Un EHPAD accueillant ces malades,
    Sans aucune bousculade.

    Personnel adapté,
    Malades adoptés.
    Activités liées à leur situation,
    Sans aucune humiliation.
    Aide et soutien les accompagnent,
    De nouvelles compagnes.
    (17/02/2021)


    9 commentaires
  • Les armures

    Ancien accoutrement,
    Que l’on rencontrait sur les champs de guerre
    Ou dans les châteaux naguère,
    Les armures étaient lourdes,
    Mais ses chevaliers n’étaient pas des gourdes ;
    Devant leur charge les ennemis fuyaient rapidement.
    Rappelez-vous le temps du chevalier Bayart,
    Qui n’était pas un pillard,
    Vainqueur des Italiens,
    Mais à Roncevaux, il mourut en cornélien.

    Aujourd’hui ces armures accompagnent des jeux historiques,
    Imitant les us et coutumes d’un Childéric ;
    Elles sont devenues des costumes de théâtre,
    Ou des accoutrements de café-théâtre,
    Ou des habits de parcs féériques,
    Pour une longue journée magique.
    Dans ces spectacles il faut paraître
    De vrais acteurs avec tous les paramètres
    Des réalités des temps moyenâgeux,
    Des cavaliers courageux.

    Portez une telle armure,
    Pour protéger vos fémurs,
    Persécutez vos ennemis,
    Persévérez devant leur infamie,
    Persuadez vos chefs,
    Et surtout l’adjudant-chef
    Qu’est derrière-nous le moyen-âge.
    Nous sommes dans un autre âge.
    Les armures sont désuètes,
    L’armée doit être inquiète.
    (10/02/2021)


    10 commentaires
  • Les mains

    Plume de poète atelier n° 303

    Rien ne remplacera les mains,
    Aujourd’hui comme demain.
    Les prothèses les plus perfectionnées,
    Même si elles peuvent rayonner
    Sous la lumière du soleil,
    Ne seront jamais en éveil,
    Comme la rencontre de deux mains d’amoureux
    Qui les rendent heureux.
    La prothèse ne peut remplacer les gestes du cœur,
    Qui émeuvent pour un temps de bonheur.

    Ces mains qui s’échangeront les bagues,
    Bien loin d’ouvrir un goulag,
    Sont le signe d’un amour réciproque,
    Qui se veut dur comme un roc.
    Aucune flèche ne pourra le traverser,
    Vous n’en aurez jamais assez.
    Des enfants sont envisagés,
    Le logement, il faudra l’aménager.
    Les mains du premier poupon,
    S’endormiront sur le jupon.

    Les mains déposent dans les âmes,
    Les secrets de la femme,
    Que seul l’être aimé peur comprendre
    Et du bout des doigts apprendre,
    L’amour qui les unit,
    Et qui ne sera jamais banni.
    L’amour ne se crée pas
    Il n’est jamais un appât,
    Il se construit chaque jour,
    Et dure toujours.

    Le cœur est fragile, vite il peut être détruit,
    Sans faire aucun bruit.
    Il est unique,
    Mais peut devenir satanique.
    Les mains deviennent désordonnées,
    Et les paroles aiguillonnées.
    La séparation plane dans les têtes,
    Les deux ramasseront les miettes.
    Les enfants seront bringuebalés,
    Comme au bord de la mer, les galets.
    (08/02/2021)
     









    11 commentaires
  • Les trois marinières

    Ils étaient trois,
    Ces marins de Groix
    Qui sillonnaient les mers
    Et faisaient peur à leur mère.
    Leurs chemises, sur la corde, volaient au vent ;
    Leur séchage ne durerait pas longtemps.
    Sur la mer voguait un petit bateau,
    Des vacanciers aimaient bien la promenade sur l’eau.
    Ils prirent la maison en photo,
    Pensant en faire un simple exvoto.

    Les photos s’échangèrent avec les copains,
    Elles glissèrent de mains en mains.
    Souvenirs de vacances pour les soirées d’hiver,
    Quand le temps est couvert.
    Mises sur ordinateur
    Le travail de chaque auteur.
    Les trois chemises avaient la primeur,
    Dans chacune des demeures.
    C’est ainsi qu’un artiste a pu la voir,
    Et voulut avec loi la revoir.

    Il me proposa de l’acheter,
    Pour l’étiqueter
    Et lui donner de la valeur
    Bien au-delà de ma demeure.
    Le prix proposé me surprit,
    J’avais sans doute mal compris.
    Je n’étais pas un photographe,
    Elle ne méritait pas de paraphes.
    Une simple photo prise de mon bateau,
    Pourquoi tant de capitaux ?

    Il changea sa proposition,
    Et contre ma création,
    Je recevrai une copie signée de sa future œuvre,
    Qui sera un vrai chef-d’œuvre.
    Mon rêve deviendrait-il réalité ?
    Il me fallait m’assurer de toute ambiguïté.
    Tout tremblait en moi,
    J’étais aux abois.
    Finalement j’acceptais de lui remettre l’original,
    Moi qui n’étais qu’un photographe banal.

    Ma photo dans les mains de l’artiste,
    Sans l’avoir voulu je devenais altruiste.
    Transformée, elle faisait le tour du monde
    Faisant une grande ronde,
    Dont je ne voyais pas l’horizon.
    Elle m’enfermait dans ma prison.
    Elle s’était envolée,
    Je ne devais pas m’affoler,
    Le contrat avait été honoré,
    Ma photo avait collaboré.
    (06/02/2021)



    12 commentaires
  • Rêves d’enfants

    Chaque jour dans mon sommeil je replonge,
    Dans ces doux songes,
    Qui me laissent enchanter
    Sans jamais chanter.

    Mignonne, allons voir si la rose
    Que chaque jour maman arrose,
    Ne s’est pas couché comme un roseau,
    Quand s’est posé sur lui, un oiseau.

    Cette nuit j’ai entendu le vent gémir,
    Près de mon casimir.
    C’était au cours d’une autre rêverie,
    Il s’était couché sur un parterre fleuri.

    Casimir c’est mon chien que je trouve si beau.
    Et que je le compare à un oiseau,
    Qui a une tête couronnée,
    Dont le plumage est signe de beauté.

    Dans mon quartier où est né Bendemir,
    Chaque nuit j’entends blêmir,
    Du côté de la rivière enchantée,
    Où, dès le coucher du soleil, quelqu’un chantait.

    Je l’entendais de ma chambre, cet air plein de charme
    Faisant couler quelques larmes,
    Émanant d’un humide tombeau
    Celui de Bendemir qui était si beau.

    Autour de la rivière, des têtes couronnées,
    D’une couronne de roses aujourd’hui fanées,
    S’étalaient dans les roseaux,
    Pour écouter le chant d’un oiseau.

    Que de fois j’ai longé la rivière pour regarder les oiseaux,
    Qui planaient sur l’eau,
    Et que le vent arrose
    Comme Mamie ses roses.

    Au milieu de la promenade, sur le bord de l’eau,
    Se dressait un tombeau,
    Qui a dû recevoir tant de larmes,
    Que l’endroit a perdu son charme.
    (05/02/2021)    
















    10 commentaires
  • Le petit chat

    Cat, Jeune Animal, Chaton, Maquereau

    Maman, je veux un chat pour Noël.
    Quels parents n’ont pas entendu cette demande
    Qui n’est pas nouvelle,
    Comme une commande !
    La chatte de ma copine a eu des petits chatons,
    Ils sont si mignons
    Blottis dans un beau panier rond,
    La mère se nomme fleuron.

    À Noël, tu as déjà demandé une montre,
    On n’est pas contre ;
    Puis un téléphone portable,
    Que tu rangeras dans ton cartable,
    Et aujourd’hui un petit chat !
    Ce n’est pas un achat,
    La maman de ma copine me le donne,
    Elle est bonne !

    Il y a urgence !
    C’est presque une exigence.
    Son papa veut les noyer,
    Il n’y a pas à atermoyer !
    On ne peut laisser faire un crime,
    Ma copine tombera en déprime.
    Il faut absolument l’aider,
    On ne peut accepter qu’ils soient décédés.

    Depuis une semaine je regarde les pubs à la télé.
    Ils expliquent tout pour aimer les chats ;
    Tout est révélé !
    Les croquettes à acheter,
    Un panier qui sera toléré
    Une caisse pour faire ses besoins ;
    Pour les laver, un bon champoing
    Et d’autres soins.

    J’ai tout appris pour m’en occuper,
    Ne soyez pas préoccupés.
    Ses affaires seront dans ma chambre,
    Tout le mois de décembre,
    Pour qu’il apprenne à me connaître
    Et sache que je suis son maître.
    Dimanche nous en parlerons avec les parents,
    Nous nous montrerons tolérants.

    Ce petit chat ne pense à rien,
    Ce n’est pas encore un aérien.
    Pense-t-il seulement à sa survie ?
    Pour l’instant, il est en vie.
    Cette petite fille va l’apprendre à penser,
    S’il n’est pas balancé.
    Sa vie est entre de fébriles mains
    Qui voudraient le sauver dès demain.
     (03/02/2021)


    15 commentaires
  • L’invisible

    Ces deux mains me font frémir,
    Au point de gémir,
    À l’intérieur de mon être ;
    Quel est ce mal-être,
    Caché derrière un chêne,
    Je vais attacher ses deux mains avec une chaine.

    Même en plein jour,
    Il peut me cogner.
    Je vais zigzaguer pour le surprendre,
    Et le propulser pour lui apprendre,
    Que je n’ai pas peur de ses deux mains,
    Qui croisent mon chemin.

    Derrière cet arrogant
    Peut se cacher un brigand.
    Je découvre sans bouger une clairière,
    Emplie de bruyères.
    Que c’est beau ce paysage,
    Qui n’a pas besoin d’arrosage.

    Au centre de cet espace,
    Aucun rapace,
    Mais un oiseau,
    Avec un long museau,
    Un bec tout rouge
    Qui chante et bouge.

    Il s’envola dans le ciel bien gris,
    J’en suis un peu aigri.
    Tournant la tête, les deux mains ont disparues ;
    Elle est partie cette verrue,
    Qui voulait m’attaquer
    Pour mieux m’arnaquer.

    Plus tard sortant du bois
    Pour rejoindre mon toit,
    Un individu qui avait la même allure,
    Je ne peux rien dire sur la chevelure.
    Je le reconnaissais, il était de mon quartier ;
    Contre l’arbre, il détendait son corps en entier.
    (31/01/2021)





    20 commentaires
  • Son journal

    Une jolie frimousse cette jeune femme,
    Qui ne fait pas d’amalgame,
    Entre ce qu’elle entend
    Par des gens débitant
    Des évènements qu’ils n’ont pas vus,
    Et non relevé dans une revue.

    Elle lit les anecdotes de son quotidien,
    Certes un peu rachidien ;
    C’est un véritable journal d’actualité,
    Qu’elle lit avec assiduité.
    Les récits sont bien vivants
    Et jamais démoralisant.

    Avant elle écoutait la radio,
    Qui ne donnait aucune photo.
    Elle veut voir le déroulement des évènements,
    Toujours rapportés loyalement,
    Par des journalistes de bon niveau
    Et non comme une pièce de Marivaux.

    Dans sa tête elle retrace les incidents
    Souvent abondant
    Qui se sont déroulés dans sa région,
    Et qui sont légions.
    Elles n’aiment pas les surprises,
    Qui ne sont jamais comprises.

    Elle parcourt aussi la nécrologie,
    Qui ne retrace pas la généalogie.
    Elle y rencontre parfois,
    Des amis d’autrefois,
    Qu’elle avait perdue de vue,
    Et relevé dans son journal.

    Elle reçoit chaque matin son journal régional,
    Qui n’a rien de doctrinal,
    Mais permet de revivre,
    Et de poursuivre,
    La vie de sa commune,
    En EHPAD, c’est une lacune.
    (30/01/2021)




     


    9 commentaires
  • Cadran

    Un mot qui en dit long semaine 13

    Ding dong sonne le cadran de l’horloge,
    Faut-il en faire l’éloge
    De cette antiquité,
    Qui fonctionne en continuité,
    Depuis plusieurs générations,
    Respectant les filiations.
    Fixée eu mur dans le salon
    Je ne suis pas un étalon,
    Mais un ensemble de pièces de métal,
    Organisée de façon orbitale,
    Par un artisan mécanicien
    Souvent jurassien.

    L’horloge peut être un simple cadran
    Avec les murs très cohérent,
    Sans pièce de métal,
    Plutôt original
    Implanté à l’extérieur,
    Pour le pire et le meilleur.
    C’est une merveille silencieuse,
    Qui avec le temps devient boueuse.
    Elle est immobile,
    Mais très habile.
    Elle utilise l’ombre du soleil,
    Sans demander conseil.

    Aujourd’hui les nouveaux cadrans solaires se font rares,
    Sur leurs ainés, ils ont pris du retard.
    L’heure est à la restauration,
    Du temps la dépréciation.
    Qui sait encore lire un cadran solaire ?
    C’est souvent une galère.
    Le modernisme en a sonné le glas.
    Sous une forme nouvelle, les revoilà,
    Au poignet des humains
    Montres en main,
    Qui se numérisent
    Quelle emprise !

    Les cadrans se multiplient,
    Ils sont de plus en plus remplis,
    D’informations inutiles,
    Souvent futiles.
    Les smartphones en sont le bel exemple
    De la modernité le temple.
    Ils font vivre les industriels,
    Et les vendeurs catégoriels.
    Objets de mode,
    Pas souvent commodes,
    Qui coûtent de plus en plus cher,
    Et qui finissent en jachères.
    (27/01/2021)




    10 commentaires
  • Les tubes

    Sur le quai de la gare,
    Pour éviter les bagarres,
    Aucun tube n’est imposé
    Qu’il soit simple ou composé,
    D’un ou quatre chanteurs ;
    Les voyageurs y trouvent leur bonheur.
    La qualité n’est pas exigée,
    N’en soyez pas affligé.
    Les tubes sont connus de tous les passants
    Ils peuvent être cassants.

    Que vous soyez en gare de Reims ou de Saint Quentin,
    Si vous voulez peindre des cartes pour la Saint Valentin,
    Même si vous êtes qualifiés,
    Vous risquez des querelles, pour vous défiez
    Si autour de vous plus de quatorze personnes ;
    Quand vous avez du succès,
    Il y a toujours des petits poucets,
    Qui ont à percer des abcès
    Pour semer des cailloux,
    Et écraser vos tubes sans être pour autant des voyous.

    Quelle vedette du troisième art,
    D’ennuis, n’a pas eu sa part.
    Quand sa renommée grandit ?
    On la prend pour un dandy.
    Fils ou fille de peintre,
    Ou dans leur famille, il faut bien l’admettre,
    Les dons passent de génération en génération,
    C’est l’affiliation.
    Il en est de même pour tous les artistes,
    Classiques ou cubistes.

    Tubes de couleurs ou tubes de chanteurs
    Artisans créateurs
    Pour des fans souvent jeunes
    Les écoutants sur radio Fun,
    Ou s’attardant dans des expositions,
    Ils s’intéressent uniquement aux créations
    De leur temps
    Sans être pour autant des combattants.
    Quel que soit l’époque,
    Il y a toujours eu des loufoques.
    (26/01/2021)




    7 commentaires
  • La Poésie du Corps

    Atelier 301 chez Plume de poète

    La danseuse avec des gestes majestueux,
    Qui laissent les spectateurs ébahis,
    De vibrations envahies,
    Créés par des gestes affectueux.
    Elle emplit tout l’espace,
    De sa légère carapace.
    Chaussons de danse,
    Quelle cadence !

    Une poésie sort de tout son être,
    Au fur et à mesure que s’allonge les mètres,
    Tracés sur la scène,
    Adorée de son mécène.
    L’avenir est devant elle,
    Pour ses parents, une bonne nouvelle.
    Peut-être rat d’opéra,
    Pour l’apparat.

    Rêveur de nature
    Son manager élève sa créature,
    Danseuse intemporelle,
    Qui plane dans l’espace irréel.
    Elle écrit de nouvelles poésies
    Pleines de fantaisies.
    Danseuses et poètes, même muse,
    Sur fond de musique diffuse.

    Il admire la souplesse de ses gestes,
    Qui embellissent le monde céleste
    Sentiment d’un autre espace
    Emplit d’audace.
    Elle n’est plus sur les planches,
    S’envole sa tenue blanche.
    Elle plane dans le royaume des fées,
    Ses cheveux décoiffés.

    Son palais sèche un peu plus à chacun de ses passages ;
    Les effluves de sa protégée trop sage
    Envahissent tout l’espace,
    Sans l’engager dans une impasse.
    Lui seul en est conscient,
    Les spectateurs restent inconscients,
    Emportés par la poésie des gestes,
    Sur un air modeste.
    (25/01/2021)





    La danseuse avec des gestes majestueux,
    Qui laissent les spectateurs ébahis,
    De vibrations envahies,
    Créés par des gestes affectueux.
    Elle emplit tout l’espace,
    De sa légère carapace.
    Chaussons de danse,
    Quelle cadence !

    Une poésie sort de tout son être,
    Au fur et à mesure que s’allonge les mètres,
    Tracés sur la scène,
    Adorée de son mécène.
    L’avenir est devant elle,
    Pour ses parents, une bonne nouvelle.
    Peut-être rat d’opéra,
    Pour l’apparat.

    Rêveur de nature
    Son manager élève sa créature,
    Danseuse intemporelle,
    Qui plane dans l’espace irréel.
    Elle écrit de nouvelles poésies
    Pleines de fantaisies.
    Danseuses et poètes, même muse,
    Sur fond de musique diffuse.

    Il admire la souplesse de ses gestes,
    Qui embellissent le monde céleste
    Sentiment d’un autre espace
    Emplit d’audace.
    Elle n’est plus sur les planches,
    S’envole sa tenue blanche.
    Elle plane dans le royaume des fées,
    Ses cheveux décoiffés.

    Son palais sèche un peu plus à chacun de ses passages ;
    Les effluves de sa protégée trop sage
    Envahissent tout l’espace,
    Sans l’engager dans une impasse.
    Lui seul en est conscient,
    Les spectateurs restent inconscients,
    Emportés par la poésie des gestes,
    Sur un air modeste.
    (25/01/2021)




     


    13 commentaires
  • Le Timbre

    N’es-tu pas un peu timbré
    Toi qui te dis équilibré,
    Et parle tout seul sur le trottoir,
    En avançant dans le noir ?
    Excusez-moi, Monsieur, le marcheur,
    Vous êtes au travail, en plein labeur ;
    Au téléphone, avec votre patron ;
    Nous fabriquons des avirons.
    Triste invention que ces portables,
    Pour les relations humaines désagréables.

    Timbré, timbre, un simple accent
    Qui pourrait être vexant,
    Si on le mettait partout,
    Quand il ne le faut pas, surtout.
    Des timbres il y en a de toute sorte
    En papier, en laiton, certains sur les shorts.
    Il y a des timbres agréables, pour le collectionneur,
    D’autres qui font fuir comme les timbres taxes
    De ce pauvre percepteur,
    Qui a ajouté l’écotaxe.

    Les sceaux des rois étaient les timbres de l’époque,
    Coulés d’un seul bloc.
    En or ou en laiton, signes de richesse,
    Pas forcément une marque de sagesse,
    Ils signaient les dictats de roi,
    Imposés même sur des parois.
    Dans les bureaux, on parlera de tampons,
    De la taille d’un coupon,
    Ils peuvent, être encreurs,
    Comme chez les assureurs.

    Le timbre d’une cloche ou d’une sonnette,
    Ou d’instruments de musique comme la clarinette,
    Fait la valeur de l’instrument,
    Et de vente, un bon argument.
    Les jeunes jouent avec les timbres de leur portable,
    Pas toujours agréable.
    Sur Internet multitudes de sonorités
    En toute légalité.
    Que de timbres dans une vie
    On repère ceux de nos amis.
    (22/01/2021)






    18 commentaires
  • Les oisillons

    Sur la feuille d’un hêtre
    Tremblaient les petits êtres,
    Oiseaux frileux ;
    Bariolés de bleu,
    Dans leur nid, couchés,
    Très effarouchés,
     Bien caché dans les feuilles
    Pour éviter les écueils.

    Ils n’avaient même pas de force,
    De sortir de l’écorce.
    Leurs corps, trop frêles pour voler.
    J’aurais voulu en prendre un sans l’affoler
    Et le poser sur ma main bien douce
    Pour qu’il picore quelques graines de couscous.
    J’avançais sans courir,
    Aux lèvres un petit sourire.

    Petit nid bien torsadé
    Ne pouvant être escaladé,
    Tant de l’intérieur
    Que de l’extérieur.
    Le fond couvert de duvet,
    Pour les petits, bien douillet.
    J’avais vu s’envoler la mère,
    À la recherche de petits vers.

    Pas un bruit, pas un son
    Pour moi, c’était bon.
    Profitant de la circonstance,
    Sans aucune assistance,
    Je voyais le petit nid bien à l’abri
    Et gagner ainsi le pari
    Avec mon frère aîné
    Qui, de le faire, était gêné.

    Leur mère sentit le danger,
    Je n’avais encore rien dérangé.
    Je l’entendis au-dessus de moi,
    Appeler ses petits avec émoi.
    Je me suis dégagé doucement,
    Elle descendit vers le nid bruyamment.
    Le silence prit possession du nid gardé par la mère,
    Mon pari devenait une chimère.
     (21/01/2020)



     


    18 commentaires
  • La petite vieille

    Regardez cette petite mamie
    Depuis longtemps, elle n’a plus d’amie.
    Ils ont quitté cette terre,
    Elle est restée leur seule délégataire.
    Elle tient bon,
    À elle seule, un véritable bataillon.

    Qui peut dire son âge,
    Et comprendre son langage ?
    Quel est son pays d’origine ?
    Elle mâchonne de la caféine,
    Ce qui la fait tenir
    Elle ne peut s’en abstenir.

    On ne voit que son visage,
    De la figure une simple image.
    Le temps a usé sa peau
    Comme celle d’un crapaud.
    Je l’imagine toute noir vêtue ;
    Elle n’est pas abattue.

    Cheveux grisonnants en chignon sévère,
    Mais un cœur bien ouvert.
    Quelques mèches de cheveux rebelles
    Lui servent d’ombrelle.
    Crane assez dégarni,
    Elle ne se sent pas banni.

    Ses mains ridées comme un vieux parchemin,
    Elle fait peur aux gamins.
    Ses doigts déformés par l’arthrose,
    Elle ne peut plus écrire même en prose.
    Elle ne peut même plus signer
    Mais ne se sent pas consignée.

    Son tablier, maintes fois rapiécé,
    De rentrer, elle n’est pas pressée,
    Assise sur son banc de pierre,
    Comme elle l’était hier.
    Debout, le dos courbé, la tient son bâton
    À ses pieds son vieux chaton.

    Comme elle, son banc s’est un peu affaissé,
    Elle ne peut le délaisser.
    C’est son mari qui l’a installé,
    Face à l’allée.
    À l’ombre de la maison,
    Pour la bonne saison.

    Le pauvre, il est parti trop vite,
    Il n’avait pas assez bu,
    L’a rattrapée sa mauvaise conduite
    De l’alcool il était assidu.
    Ce fut pour elle une délivrance,
    En ménage, elle n’a pas eu de chance.
    (16/01/2021)





    8 commentaires
  • Révolte d’une dent

    Elle était belle et avait sa place dans le dentier,
    Je n’avais pas à la mettre dans un boitier.
    Un jour elle devint jalouse
    Et accrocha sa belle blouse.
    On ne s’occupe pas de moi,
    Je vais croquer du bois,
    Pour faire sauter le vernis
    La belle dent fut vite dégarnie.

    Réponse rapide de la bouche,
    D’ivoire, il lui manquait une couche.
    Douleur de la gencive,
    De plus en plus agressive.
    Le mal était profond,
    Sans atteindre le fond.
    La racine n’avait subi aucun dégât,
    Elle n’était pas encore gaga.

    Le dentiste pouvait la sauver
    Elle n’était pas dépravée.
    Bien nettoyée des quelques débris,
    Sans aucun cri,
    Une couronne fut collée sur la racine,
    Entre ses deux cousines ;
    Solidité assurée,
    La bouche n’était pas défigurée.

    Le chirurgien-dentiste avait bien travaillé,
    Il n’y avait plus qu’à payer.
    Racine sauvée in aeternam,
    Rien d’infâme.
    La bouche ouverte, on ne voyait rien,
    Bien respecté, le ton ivoirier.
    Tout était pour le mieux
    Pourquoi être anxieux.

    Les années accélérant leur course,
    Il fallait ouvrir en grand la bourse,
    Pour remplacer les deux dentiers,
    Qui n’étaient plus entiers.
    La vieille couronne rejeta ces imposteurs,
    Et voulu les envoyer ailleurs
    Elle perdit le combat,
    Et par les pinces du spécialiste tomba.
    (19/01/2021)




     




    1 commentaire
  • Atmosphère étrange

    Rêve ou cauchemar d’une nuit étrange,
    Soleil et tempête, quel mélange.
    Traversant une grande forêt,
    J’étais timoré.
    Les arbres dansaient au-dessus de moi,
    J’étais aux abois.
    Un mélange brumeux se mêlait,
    À une lumière cristalline,
    Une véritable mousseline,
    Dans un ciel constellé
    D’étoiles et de nuages ;
    Je manquais de courage.

    Je venais de passer l’orée du bois,
    Sous mes pieds craquaient des noix.
    J’admirais la multitude des branches,
    Enchevêtrées comme autour des ranchs.
    Beauté de cette nature,
    Au sommet des arbres un peu de verdure.
    Expérience mémorable,
    D’une nuit inoubliable.
    Étrange séquence,
    Pour la première nuit de vacances.
    Des drones volaient sous la coupole,
    Et frôlaient mes épaules.

    Des trolls se balançaient sur les branches,
    Contre moi, ils cherchaient leur revanche,
    Pour les avoir chassés de mon esprit ;
    Je suis toujours un incompris.
    Chemin mystérieux
    J’étais furieux
    Contre moi-même,
    De la famille le cinquième.
    Caché dans l’ombre du chemin,
    Je tenais à la main un parchemin.
    Je fuyais la lumière du soleil,
    Et cachais mes deux oreilles.

    Soleil et ombre
    Qui se battent dans la pénombre.
    Branches tordues
    Paysage inattendu,
    Qui ouvre la porte aux cauchemars
    Nous plongeant dans un épais brouillard.
    Vertiges en traversant ce passage,
    J’étais en âge.
    Sentier digne des auteurs de romans de fiction,
    Sans autres fonctions,
    Comme Harry Potter,
    De J. K. Rowling, son auteur
    (18/01/2021)





    7 commentaires
  • Humeur

    Atelier n° 140 chez Ghislaine

    Sa valise à la main, il est parti
    Le coup, elle l’a amorti.
    Je les regardais sans éprouver de joie
    Depuis longtemps, j’étais aux abois.
    Que dire devant maman ?
    Ce n’était pas le moment.
    J’avais essayé de lui parler,
    J’étais accablé

    Toute la journée, en classe,
    J’étais collé à ma place,
    La photo du départ de papa ne quittait pas ma tête
    Je me suis mis à la diète.
    J’avais ressenti comme une amertume,
    Mon esprit vaguait dans la brume.
    Qui mettre dans la confidence ?
    Quelles en seraient les incidences ?

    Je les entendais tous les soirs se disputer
    Leurs couteaux bien affutés.
    Les tons de plus en plus élevés,
    Chaque nuit j’en rêvais.
    Ça tournait au cauchemar
    Je naviguais dans le brouillard.
    Aucun aveu ne sortait de ses bagarres,
    De l’escalier je scrutais leur regard.

    Le départ de papa n’était plus un secret ;
    Il est resté discret.
    Pas un mot envers elle,
    Spectacle irréel,
    Que ce couple déchiré.
    Je n’arrivais pas à respirer.
    Reverrais-je mon père,
    Pour effacer ce goût amer.

    Un soir le directeur m’a convoqué,
    En classe, j’étais bloqué,
    Mes notes avaient chuté,
    Je me sentais persécuter.
    Je connais ta situation,
    Allons directement à la conclusion.
    Ton père m’a tout raconté.
    Cet homme avait un visage de bonté.

    Je me suis effondré,
    Il m’a vite encadré.
    Dans deux semaines, tu seras en vacances,
    Et avec un peu de chance
    Tu voyageras avec ton père.
    Ne dis rien pour l’instant à ta mère.
    Il était sympa !
    Devant l’entrée du collège une voiture m’attendait : Papa.
    (12/01/2021)




    18 commentaires
  • Être

    Être ou ne pas être, telle est la question
    Qui n’aura jamais de solution ;
    Question posée par Hamlet,
    Sans être un camouflet
    Pour le héros de la pièce,
    Écrite avec hardiesse.

    Le souffle de vie
    Comme un frisson qui donne envie,
    Comme une onde qui traverse le corps,
    Et qui en veut encore,
    Vous permet de tenir debout,
    Sans aucun tabou.

    Les scientifiques parlent du principe de l’humain,
    Que le sépare de l’animal
    Car il travaille avec sa tête et ses mains
    Ce qui pour lui, est normal.
    L’homme se distingue de tous les animaux,
    Car il parle et pense avec des mots.

    Pour les croyants c’est le fruit de la bienveillance de Dieu
    Qui nous ouvre nos yeux,
    Et nous éclaire d’une douce lumière
    Écartant nos ouillières.
    Lumière qui abonde en notre intérieur,
    Et pour nos semblables, en être convoyeurs

    La flamme de notre cœur,
    De notre vie véritable marqueur,
    Étend en nous un parfum léger
    Qui nous empêche de nous désagréger.
    Parfum de l’amour,
    Semé aux carrefours

    Humains, vous vaquer au gré de vos pensées
    D’un pas très cadencé,
    Sans vous enivrer d’un trop perçu,
    Souvent inaperçu.
    Vous n’êtes pas pour autant des surhumains ;
    Tous devraient se donner la main.
    (11/01/2021)


    9 commentaires
  • Souvenirs qui passent

    Mémoire d’un passé que rien ne peut effacer.
    Je me souviens de cette maison où la fratrie logeait, le long d’une église à Roubaix. C’était mon second logement. Du premier, aucune trace dans ma tête, sauf ce qu’on m’a dit plus tard, une petite maison dans le quartier de Sapin vert à Roubaix, là où j’ai vu le jour en 1940. J’étais le sixième d’une fratrie qui en a compté 9. Je vois encore ce long couloir qui longeait les 3 pièces du rez-de-chaussée, qui débouchait sur une grande cour jouxtant le jardin de nos voisins. L’image de l’école saint Louis où j’ai fait mes premiers pas dans l’enseignement, reste gravée en moi. Mon père avait voulu s’engager pour la guerre, mais compte tenu du nombre d’enfants il n’a pas été mobilisé. Devenu chez de service du fait de ceux qui étaient au front, il a dû laisser sa place à leur retour. C’est dans cette maison que ma sœur est décédée de la diphtérie.

    Je me souviens de la ville d’Aire-sur-la-Lys, dans le Pas-de-Calais, qui nous a accueillis en 1946. Notre logement donnait sur la grande place. Nous y accédons par une petite ruelle appelée rue de la Vignette. C’est là que nous avons fait les plus dangereuses bêtises en nous promenant dans les gouttières du 3ème étage, la bonne chargée de nous garder en l’absence des parents, nous avait laissés seuls dans la maison. Nous allions au collège Sainte-Marie.

    Ville suivante Saint-Omer, toujours dans le Pas-de-Calais. Nous habitions un appartement un peu exigu pour la famille, qui donnait sur la place Victor Hugo.
    J’ai poursuivi mes études dans le collège saint Bertin du primaire jusqu’au Bac.
    Souvenir de la chapelle où j’ai fait ma communion solennelle.
    Souvenir des grandes cours de récréation où nous jouions au foot avec les prêtres encore en soutane.
    Souvenir des salles d’étude où un surveillant planait sur nous du haut de son estrade.
    Quelques années nous avons rejoint une maison à Longuenesse. C’est là que ma sœur nous quittait après de longues souffrances.

    Je me souviens de la ville de Caudry que j’ai retrouvée après mes 30 mois de service militaire. J’y ai trouvé ma profession qui m’a envoyé à Rouen, deux ans après.


    13 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique