• Hommes et femmes de la rue


    Ils n’oublient pas l’heure,
    Pour vivre un instant de bonheur
    En regardant le ciel bleu ;
    Ils lèvent leur corps calleux,
    Et d’un air ébahi,
    Oubliant leurs soucis,
    Sans cesser de penser aux autres,
    Ceux qui savent se battre,
    Ceux qu’ils côtoient dans la rue,
    Et que l’on croyait disparus.

    Ils ont aussi le droit de vivre,
    D’avoir leur nom inscrit dans la grand livre,
    De manger à leur faim,
    De sentir le parfum
    Sans attendre l’éternité,
    Où tout n’est que gratuité.
    De leur misère, peuvent-ils s’évader,
    Ils sont barricadés,
    Dans ce monde infâme,
    Qui a perdu son âme.

    Ils sont debout dès l’aube,
    Avant le monde qui se dérobe,
    Participent à la vie nocturne,
    Avec un air taciturne.
    Ils vivent dans le silence,
    Craignant la balance ;
    Se cachant au pied des taillis.
    Une humble vie,
    Rarement embellie,
    Ils ont peur d’être trahis.

    De temps à autre une jouvence humaine,
    Qui connait leur domaine,
    Emplis d’ouverture du cœur,
    Leur apporte un peu de bonheur,
    Une tasse de café chaud,
    Ou du cacao,
    Selon la saison,
    Une petite livraison.
    Ils sentent qu’ils sont encore des humains,
    À qui l’on tend la main.
    (10/06/2022)


     


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  • Regard

    Le regard est réciproque
    C’est un genre de troc.
    Les yeux se croisent.
    Faut-il profiter de l’occase,
    Que la vie me propose,
    Pour une petite pose.
    J’aperçois ce visage vivant,
    Devant moi, arrivant.
    J’aimerais discuter avec lui,
    À l’abri du soleil qui luit.

    J’envisage une vraie conversation,
    Sans aucune domination,
    Quel que soit le domaine,
    Une réalité humaine :
    L’augmentation des dépenses ;
    Les prochaines vacances ;
    Une projection sur le résultat des élections ;
    Je suis ouvert à n’importe quelle discussion.
    C’est pour moi un appât,
    Il me faudra d’autres pas.

    Devant ses yeux éteints
    Qui de paroles n’ont pas faim,
    Je suis dubitatif.
    Mais je reste combatif.
    Je me suis arrêté,
    Avec un peu de doigté.
    Sans me regarder, elle m’a dépassé,
    Avec un regard effacé.
    M’a-t-elle simplement vu ?
    Je n’étais pas attendu.


    Inoubliable visage fermé ;
    Je le vois déformé.
    Elle est passée à côté de ma vie !
    Engager une conversation, j’en avais envie.
    Il me faudra doucement l’apprivoiser
    Sans la blaser.
    Héritage de ses parents.
    Que j’ai vus il y a un an.
    Jeunesse phénoménale,
    Pour un amour banal.
    (07/05/2022)


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  • La fille ensorcelée

    La petite péronnelle,
    A ramassé des coccinelles,
    Rangées dans une petite boite en carton
    Au fond, une couche de coton.
    Quelques feuilles vertes,
    Elles étaient inertes

    Elle ne sait quoi inventer
    Elle est hantée
    Ou endiablée
    Jamais comblé.
    Ou joue la comédie,
    Toujours de l’inédit.

    Hier, elle a allumé un feu
    En disant à ses coccinelles, adieu
    Et a jeté la boite dans les flammes,
    Salut à leur âme.
    Elle dansait devant les flammes
    Comme une oriflamme.

     Aujourd’hui c’est le tour du dernier album,
    Que lui avait donné son ami Guillaume,
    Sur lequel elle avait fait des gribouillages,
    À chaque page.
    Elle n’aimait pas ce livre,
    Qui voulait la poursuivre.

    Sur le feu incandescent elle a fait rôtir des asticots,
    Qu’elle trouvait trop cléricaux,
    Pour compenser ses punitions,
    Par de nouvelles inventions.
    Le feu, c’est la maison du diable ;
    Elle est incroyable.

    À l’enterrement de son grand-père, elle a bien rit,
    En jetant sur le cercueil du riz.
    Pour lui, à titre posthume,
    Elle a brulé dans un feu son dernier costume.
    Il a fallu l’emmener aux urgences,
    Avec beaucoup de patience.
    (09/06/2022)


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  • L’arbre de vie


    Au milieu d’un arbre j'ai vu un trou,
    Demeure d’un loup-garou !
    Souvenir de colonies,
    Pour moi, un jeu banni.
    La curiosité a poussé ma main
    À en faire l’examen.
    La douceur du sol m’a saisi,
    Pourquoi cette fantaisie !
    Mes doigts sentirent quelque chose bouger,
    Que je ne voulais pas endommager.

    Quel était cet être sans résistance,
    Qui réclamait assistance ?
    La douceur d’un jeune duvet
    Sur le sol rivé.
    Une forme que mes doigts caressaient,
    Sans l’agresser.
    Étrange sensation ;
    Je pensais à un grillon,
    Calfeutré au fond d’un nid,
    Pour ses premiers jours de vie.

    J’ai entendu derrière moi
    Comme un ululement venant du bois.
    Un hibou tournait en rond
    Comme un frelon.
    Je retirais ma main de l’ouverture,
    Pour dégager cette villégiature.
    Le hibou se précipita dans l’antre
    Je le voyais de dos au centre.
    C’était sa couvée que j’avais touchée,
    Sans l’effaroucher.

    Le silence couvrit l’arbre percé ;
    Les bébés n’étaient plus angoissés.
    J’étais figé sur place,
    Devant cette populace.
    La mère avait sauvé ses petits
    Au fond du trou, aplatis.
    J’imaginais ce que mes doigts avaient frôlés,
    Dans des gestes incontrôlés.
    Vision incohérente de la vie et de la mort,
    Dont l’auteur était mon doigt.

    Rudesse et fragilité de la vie dans la nature
    Pour ces jeunes créatures,
    Déposées au fond d’un nid.
    J’en restais ébahi.
    Ce trou dans l’arbre cachait la vie,
    Dans un pauvre taillis.
    Le seul chauffage, la lumière du soleil,
    Comme tant de petits en éveil.
    La nature comblait ma découverte
    Sans aucune alerte.

    Les bébés bien nourris, se sont endormis.
    La mère veille comme une mamie.
    Retourné dans sa demeure,
    Le hibou n’est pas charmeur.
    Il me regarde avec des yeux révolvers
    Prêt à zigouiller cet être pervers,
    Qui voulait prendre sa nichée,
    Et à la mère, les arracher.
    Sur la pointe des pieds, je reculais,
    Sans trébucher.
    (05/06/2022)



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  • Perdu dans les nuages

     Pas d’ordinateur,
    Pour apaiser le cœur,
    Pas de mobile,
    Elle reste immobile,
    Assise sur son lit
    De rien, elle n’a envie.
    Devant les yeux du flou,
    Tout son corps est mou.
    Elle regarde sans la voir, la nature,
    Et son fond de verdure.

    Sa mère n’a rien compris
    À son allure de mépris.
    Elle n’a rien dit,
    Un silence maudit.
    Son cœur est en sang,
    Dans sa poitrine, bondissant,
    En elle il s’écoule,
    Brulant comme une ampoule.
    Elle sait maintenant,
    En elle, un grand déchirement.

    Sa meilleure amie
    L’a trahie.
    Un coin de la rue
    À l’abri de toute vue,
    Elle embrassait son amour,
    Trahison pour toujours.
    Les yeux trempés
    Elle a décampé
    Sans un mot.
    Quel chameau !

    Qui comprendra sa peine,
    Son cœur empli de haine ?
    Crime de lèse-majesté.
    Peut-elle encore exister ?
    En classe à côté d’elle,
    Elle bâtera des ailes.
    Sa mère ne peut la comprendre,
    Personne pour la défendre.
    (01/06/2022)



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  • Cauchemar d’enfant

    Le mauvais temps s’est calmé,
    Il ne faudra pas ramer.
    La nuit sera claire,
    Pour traverser cette galère
    Où se cachent mes ennemis,
    Qui sont de faux-amis.
    Debout sur le quai de la gare,
    Ils cherchent la bagarre.
    Ma mémoire se rappelle leur visage
    Fondu dans le paysage.

    Deux bougies plantées dans la tête,
    Présage de tempête.
    Beaucoup d’années derrière eux
    Ils ne semblent pas heureux,
    Ces vieillards poilus,
    De vrais goulus.
    Ils avancent en vacillant
    Des êtres fuyants.
    Leurs visages me fait peur,
    Ils annoncent un malheur.

    Ma mémoire ressort ce vieux tableau,
    Posé sur un radeau.
    Sont exhibées des signes d’horreur
    Nuit de terreur,
    Incrustée dans mon âme ;
    Ces images infâmes,
    Peintes à l’encre de chine
    Font trembler mon échine.
    Face à ces vieux,
    Tous ennuyeux.

    Une femme s’expose
    De tout l’espace elle dispose.
    Un chemin perdu dans la nature
    Entouré de verdure.
    Un ciel orageux
    Qui semble me dire adieu.
    C’est l’œuvre du diable
    Visage effroyable.
    Je crie de plus en plus fort
    Maman vient en renfort.
    (01/06/2022)








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  • Les pécheurs

    Atelier 349 chez Evy - 2

    Assis sur le bord de la berge,
    Devant une mare d’eau encore vierge,
    Ils ont pris un temps de repos,
    Les rayons de soleil éclairent déjà leur peau.
    De bonne heure, ils ont choisi l’école buissonnière,
    En se cachant derrière leurs œillères.
    L’aube annonce une belle journée,
    Dans ce bois aucune feuille n’est fanée.
    Ils sont courageux ces deux gamins,
    D’être si tôt sur les chemins.

    La fraîcheur du matin,
    Saisit leur main.
    Sauront-ils tenir leur branche à pèche ?
    Ils ont leur antisèche,
    La chaleur du soleil,
    Toujours de bon conseil.
    Un peu de patience
    Dans un profond silence.
    En arrivant, ils ne mettront pas leurs mains dans l’eau,
    Ils ne sont pas ballots !
    (01/06/2022)





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  • Des mots qui dansent

    Les mots rythment ma vie,
    À moi, ils sont asservis
    Je les tortille,
    Comme une petite anguille.
    Peu à peu, ils prennent forme,
    Je les transforme,
    Pour en faire un poème,
    Qui répond à un thème
    Inclus dans le titre,
    Qui les enferme comme dans une huitre.

    De vous à moi, ils vont se mouvoir,
    Si vous ne les laissez pas choir.
    Vous les lisez donc vous les voyez !
    À vous de ne pas les balayer.
    Ils s’écoulent dans vos veines,
    Sans vous faire de peine,
    Et les déposent dans votre cœur,
    Pour un moment de bonheur.
    Oseriez-vous les rejeter,
    Et les déchiqueter !

    Ils effleurent doucement votre subconscient,
    Soyez patient,
    Et obéissez à l’auteur,
    Un simple créateur,
    Qui va déposer en vous des sensations,
    Sans recherche l’aliénation.
    Écrire n’a qu’un seul but :
    En quelques minutes,
    Vous transmettre un rêve de mots classiques,
    Écrits à l’encre sympathique.
    (01/06/2022)


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  • Mes secrets

    Vous ne lirez pas mon journal intime,
    Aucun passage illégitime.
    Il contient tous mes secrets,
    Des actes concrets,
    Tous vécus
    Soyez-en convaincus.
    Je l’ai ouvert le jour de mes 10 ans,
    Écrit avec un stylo larmoyant ;
    Certaines pages en ont encore les traces,
    Cachées derrière ma cuirasse.

    Je suis devenue poétesse
    Au cours des années,
    Quand j’avais le temps de flâner.
    Mes joies et mes tristesses,
    Mes incompréhensions,
    Mes appréciations,
    Sur des personnes qui me sont proches,
    Et qui me font trop de reproches ;
    Vous comprendrez pourquoi il reste caché ;
    J’y suis très attachée.

    De nombreuses pages parlent de mes premières amours,
    Celles qui durent toujours.
    Le premier, après 10 jours, je l’ai balancé,
    Il m’agaçait !
    Je me suis calmé la décennie suivante,
    Lorsque je suis entré dans un service après-vente.
    Toutes mes péripéties de jeunesse,
    Je les ai écrites, avec sagesse,
    Sur mon journal intime
    Tout est anonyme.
    Passé 50 ans,
    Il est toujours flamboyant ;
    J’en suis au 5ème tome ;
    Sont toujours là mes fantômes.
    Minimum, une page par jour,
    Un simple bonjour.
    Qui mettra le dernier mot,
    Peut-être un oiseau,
    Perdu dans mes méandres,
    Ou simplement mon gendre.
    (26/05/2022)








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  • Le cirque

    Dans certains numéros, que de subterfuges,
    Et de nombreux transfuges.
    Les fonctions sont multiples
    Et de nombreux périples.
    Quelle adaptation aux terrains de passage,
    Et aux paysages.
    Fête dans les bourgs,
    Effervescence dans la cour.

    Leur présence est fugace,
    Sur la place.
    Sur de rares espaces de verdure
    Trouvant une pâture,
    Les girafes au cou élancé,
    Des zèbres aux couleurs nuancées,
    Attirent les enfants,
    Qui s’arrêtent devant les faons.

    Des éléphants soufflent de l’eau
    Avec leurs trompes habillées de grelots.
    Ils viennent de pays étrangers,
    Leurs cages sont toutes grillagées
    Devant les caisses, quelques bijoux lapidaires,
    Qui ne sont pas chers,
    Pour épater les clients,
    Qui mordent dans le chiendent,
    En entrant comme en sortant ;
    Pour le responsable, tout est important.
    (25/05/2022)





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  • Mots non alignés

    Mots non alignés,
    Sur le blog, désignés
    Ceux qui nous sont assignés
    Non soulignés.
    Pour entrevoir un texte
    C’est le prétexte.
    Écrit de façon maladroite,
    Avec la main droite.
    Se méfier du simple aperçu,
    Sur le poème conçu
    Pour calculer les droits d’auteur,
    Réservés aux créateurs.
    Pouvoir regarder par la fenêtre,
    À travers la haie de hêtres
    Le sentier qu’ont pris ses mots,
    Pour les revoir bientôt,
    Et regarder les surprises qu’ils nous ont concoctées,
    Et qu’il nous faudra acter.
    Futurs lecteurs ne soyez pas pressés
    Pour pouvoir le caresser.

    Laisser glisser les mots sur le papier,
    En trempant la plume dans l’encrier
    Sur une feuille bien plate,
    De préférence mate,
    Qui n’a jamais été plissée,
    Ni lissée.
    Délices de lecture,
    Assis dans un coin de nature
    Ce sont les caprices de l’écrivain,
    Dès qu’il se lève le matin.
    Aucune malice dans ses écrits,
    Aucun mot n’est proscrit.
    Il écrit seul, sans complice,
    Et aime les artifices,
    Avec l’envie de se hisser,
    Avec ses phrases épicées.
    Il aime les mots,
    Qu’il travaille au chalumeau
    Pour les tordre dans tous les sens,
    Et recevoir sa récompense.
    (20/05/2022)



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  • Cléon

    Ton père travaille chez Renault,
    Usine de Cléon.
    Ta mère, prof d’histoire,
    A vite fait le lien.
    Elle attendait un bébé,
    Un garçon,
    Ton prénom coulait de source ;
    À la maternité tu devenais,
    Un général Athénien
    Mort au combat.

    Prénom assez rare en France,
    Plus utilisé aux États-Unis.
    Tu vas entrer en première année de primaire
    Avec un prénom illustre.
    Tu devrais aimer l’histoire ancienne,
    Temps de ton illustre prédécesseur.
    Quand tu sauras lire,
    Tu regarderas sur Google,
    La destinée de ce général grec,
    Qui t’a laissé son prénom.
    (18/15/2022)


     




     


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  • Rêve de lumière


    Je suis la lumière du monde
    Dit le soleil
    Pour la nature, un miel,
    Je ne perds pas une seconde
    Pour réchauffer toutes les créatures,
    Sans aucune bavure.

    Que d’humains rêvent d’être la lumière des autres
    En disant : je suis votre apôtre.
    J’œuvre pour votre bien
    Vous n’en savez rien !
    Sans moi, planent les ombres,
    Qui vous conduiront à la tombe.

    Je vous emmène avec amour
    Dès le lever du jour.
    Je vous apporte la sérénité,
    En toute gratuité.
    Je vous offre ma paix,
    Dans un cadre douillet.

    Chemin des dictateurs,
    L’ombre du créateur.
    Ils cherchent à vous soumettre,
    En écrivant de belles-lettres,
    Des discours vides
    N’en soyez pas avides.

    Images de cupidité,
    Qu’il ne faut ébruiter ;
    Pour sauvegarder sa vie,
    Chercher le pont-levis,
    Qui vous fera sortir de cet enfer,
    C’est la seule chose à faire.

    Ne rêver pas d’être la lumière
    Qui éclaire la terre.
    Vivez dans l’humilité,
    Et la simplicité ;
    Aidez les autres à se relever seuls,
    Vous les sauverez du linceul.

    Sans le chercher vous deviendrez lumière
    Un genre de crémaillère,
    Pour celui que vous avez aidé,
    Sans le dégrader.
    Un jour vous le retrouverez
    Dans la nouvelle palmeraie.
    (17/05/2022)



     


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  • La paysanne

     
    Elle quitte sa chambre,
    On est en septembre ;
    Elle descend l’escalier,
    Par la fenêtre elle voit la porte du sellier.
    Vérifie les messages de son téléphone ;
    Certains la chiffonne.

    Un coup d’œil au miroir de l’entrée,
    Sa figure est un peu feutrée ;
    Elle éteint la lumière,
    Traverse la plate-forme palière.
    Dehors, l’air est un peu frais,
    On est près du marais.

    Dans le sellier elle met sa blouse,
    Car elle passera près de bouses ;
    Elle enfile ses sabots,
    Caresse son cabot,
    Traverse la cour de la ferme,
    Qui titille son épiderme.

    Corbeille à la main,
    Contenant son déjeuner du matin,
    Elle passe au milieu des arbres,
    D’un bon calibre.
    Elles sont toutes là à l’attendre,
    Elle ne veut pas les vendre.

    Ses vaches, elle les connait toutes ;
    Elles sont sa croute.
    C’est l’heure de la traite ;
    Dans le ciel passe une aigrette.
    Six heures viennent de sonner au clocher,
    Aucune ne va broncher.
    (11/05/2022)


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  • L'entendez-vous ?

    Plume-de-poète : Atelier 348

    Entendez-vous ce bruit venant du ciel ?
    Rien de matériel.
    Voyez-vous ces plumes éparpillées par le vent,
    Spectacle émouvant,
    Que personne ne peut voir
    Même dans le noir.

    Les Nymphes se sont éveillées,
    Dans cette nuée bien ensoleillée.
    Elles sont invisibles à l’œil troublé des adultes ;
    Pour eux, tout est occulte.
    Elles sont descendues des nuées ouatées,
    Par l’homme, jamais exploitées.

    Des êtres spirituels,
    Pour les humains irréels.
    Ils jouent un grand ballet,
    Devant un chalet.
    Le soleil s’est invité
    Pour admirer cette suitée.

    Les enfants sont émerveillées,
    Ils ne vont pas bailler.
    Eux seuls, dans leur sommeil, voient le spectacle,
    Au fond d’un cénacle.
    Il se déroule au clair de lune,
    Jamais importune.

    Au plus profond d’une forêt,
    Assis sur un tabouret,
    Ils ouvrent de grands yeux ;
    Ils sont joyeux.
    Rêve ou méditation,
    Ils n’auront jamais la solution.
    (10/05/2022)


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  • L’anniversaire du blog

    Il vient d’avoir 18 ans ;
    Le visage d’un enfant.
    Sa parure s’est modernisée,
    Je l’ai apprivoisé.
    Il a mis de l’ordre dans ses couleurs
    Pour notre plus grand bonheur.
    Chaton et sa jeunesse,
    Avec son droit d’aînesse,
    Est pourtant son bébé,
    Qui un jour a succombé.

    Il vient d’avoir 18 ans ;
    Mais toujours accueillant,
    Aux jeunes poètes,
    Qui font la cueillette,
    De futurs lecteurs,
    Et autres créateurs.
    Tout est question d’amour des mots,
    Qui soignent nos maux.
    Tordre les phrases,
    En faire des périphrases.

    Il vient d’avoir 18 ans ;
    Et toujours clairvoyant.
    Dans ses commentaires, jamais insolant,
    Toujours non-violent.
    Son sourire se cache derrière les mots
    Comme des émaux.
    Que de photos sur la gauche,
    Aucune embauche !
    Ce ne sont que des sympathisants,
    Tous séduisants.

    Il vient d’avoir 18 ans ;
    Et toujours brillant,
    Le blog de Ghislaine,
    Qui se promène dans la plaine,
    À la recherche de sa muse,
    Qui joue de la cornemuse.
    Ses poèmes agréables à lire,
    Sans aucun délire.
    Elle se dit « insoumise »,
    À son blog, toujours soumise.

    Tu te dis solide comme un roc,
    Mais tu cherches une loque,
    Pour essuyer tes yeux,
    Toujours radieux.
    Tu penses que ton destin a basculé,
    N’es-tu pas en train de fabuler.
    Regarde ces gens qui œuvrent avec toi,
    Personne ne te montre du doigt.
    Tu recèles de beauté intérieure,
    Comme un bouquet de fleurs.
    (11/05/2022)



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  • Armance

     À la naissance on m’a donné ce prénom.
    Dans notre arbre généalogique aucune Armance.
    Je n’aime pas ce prénom
    À l’école on en rit,
    Moi je suis triste ;
    J’aimerais le changer,
    Mais je dois attendre mes 18 ans,
    Pour ne pas vexer mes parents.

    Les Armance sont déterminées ;
    Elles font tout à la perfection pour arriver à leurs fins !
    N’en jetez plus !
    Je n’aime pas mon prénom.
    Puisque la loi le permet,
    Je vais le modifier,
    Sans savoir que mettre à sa place,
    Je ferai le tri avec un calendrier.

    Je suis décidée !
    Je vais le prouver à mes 18 ans !
    La route est longue ;
    Je n’ai que 8 ans.
    Je l’ai dit à ma maîtresse,
    C’est un secret entre nous.
    Maman ne sait rien,
    Papa non plus.
    (11 mai 2021)


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  • Le compositeur

    Tempête dans les médias,
    Des émissions, arrêt immédiat !
    Le compositeur nous a quittés,
    Pour rejoindre sa déité,
    Et profiter du sommeil du juste,
    Il ne nous restera que son buste.
    Dans ses œuvres, la réussite s’était blottie,
    Il a choisi sa sortie.
    De sa vie, artiste oublié,
    Ses musiques ennuyaient.

    Au paradis des artistes, il est rentré,
    Là il s’est cloitré.
    Ses efforts seront désormais reconnus,
    Toute sa vie il fut méconnu.
    Il en a terriblement souffert ;
    Il vivait dans un enfer.
    Ses talents ont toujours été minimisés,
    Il finit épuisé.
    Mort, on s’arrachera les manuscrits,
    Que de sa main, il a écrit.

    Pour les gens, il n’avait pas l’enveloppe d’un artiste ;
    C’était un égoïste.
    Là-haut seront accueillies tous ses compositions,
    Et ses créations.
    Il retrouvera les maîtres d’orgue,
    Au-delà de la morgue.
    Ses copains y sont nombreux ;
    À côté d’eux, il vivra heureux.
    De son vivant, un artiste est rarement reconnu
    Il est rarement bienvenu.
    (09/05/2022)


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  • L’adolescence

    De bonne constitution,
    Ils rejettent toute aliénation ;
    Ils approchent de l’âge fatal,
    Avec les sorties au bal,
    Ou en boîte de nuit,
    Là, où il y a beaucoup de bruit.

    Devant les filles, il faut frimer
    Et avec elles, fumer.
    Premières cigarettes,
    En cachette.
    Tout devient transparent,
    Même les défauts de ses parents.

    Ils ne comprennent rien,
    Mais veulent notre bien.
    Notre avenir est entre leurs mains
    Pour nous, ils voient demain.
    Profiter de la vie,
    En ont-ils envie.

    À cet âge, disparaît toute crédulité,
    C’est la fatalité.
     Leur compagnie, ceux de son âge,
    Ils refusent tout maquillage.
    Les autres, d’affreux jojo,
    Qui déjeunent encore avec du cacao.

    Ils les ont dans le collimateur ;
    Ce sont tous des malfaiteurs.
    Ils sont rejetés du groupe,
    Comme une vieille chaloupe.
    Les spectacles classiques, ne sont plus de leur âge,
    Ils ne sont plus à la page.

    Âge ingrat pour les parents,
    Âge de la liberté pour les enfants.
    C’est le rendez-vous de la jeunesse,
    Qui ne connaît pas le mot sagesse.
    Ordi et portable,
    Dans le cartable
    (06/05/2022)








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  • Vespasien

    Pas facile de porter un tel prénom !
    Il y a tant de prénoms mignons,
    Sans chercher dans l’antiquité,
    Si vous aimez la continuité.
    Professeur d’histoire,
    Tes cours, laisse-les choir,
    Le temps de choisir le prénom,
    Loin des pharaons.
    Il existe des catalogues,
    Ne soit pas archéologue.

    Ton fils le portera toute sa vie,
    Il faut qu’il en soit ravi.
    Les enfants sont durs entre eux
    Il faut que ton fils soit heureux,
    Du prénom reçu,
    De ceux qui l’on conçu.
    Ce n’est pas un prénom populaire,
    Rare dans notre vocabulaire.
    Laissez-le aux historiens,
    Qui étudient les césariens.

    Pauvre Vespasien,
    Frère d’Adrien.
    Tes parents sont-ils historiens
    Pour aimer ainsi les prénoms anciens.
    Ton ancêtre était un héros,
    Qui refusait les ragots.
    Soit fier de lui,
    Il ne faut pas que ton prénom t’ennuie.
    Glisse-toi en tête de classe,
    Tu gagneras ta place.
    (04/05/2022)


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