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Nanou 1964 Proposition 83
Harcèlement
Elle rentre de l’école, les larmes aux yeux
Un violent éternuement la secoue
Et la fontaine s’écoule.
Il me faut attendre pour lui parler.
Sans la brusquer,
Elle craque.
« À midi, sur le trottoir de l’école,
Devant le lycée agricole
J’ai entendu des ronronnements du moteur,
Je n’ai pas eu peur,
J’ai cru que c’était Papa qui venait me chercher.
Je n’étais pas fâché.
C’est alors que j’ai vu un petit type brun,
Qui venait vers moi d’un pas serein
On aurait dit un bagnard,
Sortant du brouillard.
D’un ton sec et cassant, il me dit de la suivre.
Pour me donner un beau livre.
Je l’entendais parler dans sa barbe,
Le long des arbres.
J’ai couru,
Je ne l’ai plus vu.
J’avais fait le parcours du combattant,
Mon corps hésitant.
Je suis entré dans un hall de la réception,
Sans aucune déviation.
Il n’a pas dû me suivre,
Je voulais vivre !
J’ai grimpé les escaliers avec diligence.
C’était ma vengeance.
J’étais taraudé.
Je me suis barricadé.
Par une fenêtre, j’ai vu la voiture de Papa.
Le bagnard n’était plus là.
En vitesse j’étais sur le trottoir,
Sur la banquette je me suis laissé choir.
Je tremblais, je pleurais, je lui racontais mon histoire,
Sans rien dire, papa a fait son devoir.
Il est allé au commissariat
Devant la cafétéria.
J’ai raconté l’appel de l’intrus
Et ma fuite dans la rue.
Quelques jours plus tard,
L’homme fut arrêté devant l’école et mis au mitard.
Deux copines de l’école avaient été racolée,
Elles avaient pu s’en aller.
Papa a lu sur le journal que l’individu avait été arrêté,
Je l’aurais fouetté.
(06/02/2024)
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Commentaires
1GhislaineMardi 6 Février à 20:03Répondre
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