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Proposition n° 82 chez nanou 1964
La serveuse...
Je suis heureuse, moi l’Africaine,
Sans travail, ça me faisait de la peine.
J’ai enfin trouvé cet emploi :
Au mont Saint Éloi :
Laver les verres derrière le comptoir,
Sans les laisser choir.
Je suis aussi raide que des blocs de granit,
Roche volcanique
Un réflexe idiot, pensez-vous,
Pour quelqu’un qui travaille debout.
Pour servir ces piliers de bistrot,
Qui sont de trop.
D’autres habitués, déposent sur le bar,
Le prenant pour un billard
Un bouquet avec du raphia,
En me regardant d’un air béat.
La pièce déposée au pied du verre vide,
Aumône pour des druides.
De mon bar, je vois un somptueux panorama.
Un vrai diaporama.
Faire la grasse matinée, le dimanche,
En enfilant une blouse blanche,
Est impossible dans ce métier,
Comme sur certains chantiers.
Une faiblesse que j’assume,
Sans aucune amertume.
C’est le jour où il y a le plus de clients.
Assez bruyants.
Je commence une heure plus tôt,
Comme beaucoup de catho.
Ça ne va pas anéantir ma silhouette
Je ne suis pas une girouette.
Ce jour-là je suis aussi souriante,
Malgré cette ambiance grouillante.
La fatigue ne peut m’atteindre,
Je ne suis pas à plaindre.
(18/01/2024)
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Commentaires
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Bar et serveuse vont ensemble, un métier pas de tout repos, on y fait les cent pas, mais chacun devant gagner sa croûte, belle journée, jill