Le marcheur 

Il est seul dans ce paysage
Au milieu de la campagne.
Le soleil se couchait doucement,
La nuit arrivait naturellement
La luminosité prête à disparaitre
Il ne laisse rien paraître.
Tête baissée regardant un éventuel sentier,
Le chemin des mulets.
Il ne craignait pas la nuit,
Il est ébahi.

Connaissait-il sa destination,
 Ce petit papillon !
Perdu dans une nuit qui s’éteint,
Sans aucun baratin.
Le silence s’est emparé de la terre,
Après une journée délétère.
Ses pas ne le conduisent nulle part,
Il reviendra au point de départ.
Jour et nuit, le même itinéraire,
Il parcourt la terre.

Pauvre homme,
Qui ne connaitra jamais un podium.
Il n’est pas méchant,
Mais pas attachant.
Il se fait de grands discours,
Sans aucun humour.
Les hommes politiques sont sa principale cible
Pas un mot n’est audible.
Il passe à côté de vous sans vous voir
Il vous laisse choir.

Maladie incurable,
Pauvre, misérable.
Sa mère, âgée, seule, vit auprès de lui ;
Il n’a pas fui.
On le voit porter les sacs de course
Elle garde dans les mains sa bourse.
Triste réalité,
Qu’on ne peut ébruiter.
Chaque jour on le voit passer,
Il ne semble pas angoissé.

C’est sa vie,
Sa route, il la suit.
Chaque jour on le voit passer,
La figure effacée.
Son itinéraire, toujours le même.
Où il le mène ?
Il faut le respecter
Par une force il est tracté,
Son itinéraire est tracé
Il ne faut pas le froisser.
(03/04/2023)