• Plume de poète défi n° 58

    De la tresse à la perruque

     

    Toi quoi portes une perruque,
    Pour habiller ta nuque,
    Que tu sois artiste de cinéma
    Ou pour couvrir un eczéma ;
    Que tu t’amuses dans une soirée déguisée
    Ou simplement te dépayser,
    Toi qui affrontes les traitements chimiothérapique,
    Pour une guérison utopique,
    Sais-tu l’origine des cheveux qui te couvrent le crane,
    Et te fait ressembler à une chanteuse ou à Diane ?

    Le perruquier en connait-il exactement la provenance,
    De ce qu’il vent avec abondance ?
    Si la fabrication est en plastique,
    Pensez à la Chine ou à un autre pays asiatique.
    Si l’on vous propose une perruque auburn venant du Japon,
    Pourquoi pas, dira votre raison.
    C’est peut-être le produit que vous cherchez,
    Et, devant la glace, vous n’êtes pas effarouché.
    Pour une simple soirée dansante,
    Vous vous trouverez décente.

    Andréa qui souffre d’un cancer du sein,
    Qu’a-t-elle besoin ?
    Elle ne cherche pas à se déguiser
    Pour avec des copines s’amuser,
    Mais redevenir une femme à part entière,
    Et à ses amis faire une prière,
    En dévoilant le mal qui la ronge,
    Et l’absorbe comme une éponge.
    Elle veut simplement vivre,
    Et sa vie de femme, poursuivre.

    Le plastique, l’auburn, ne lui conviennent pas,
    Elle fait son mea-culpa.
    Il lui faut de vrais cheveux
    Qui l’habilleront mieux.
    Elle veut redevenir la femme qu’elle était avant sa maladie,
    Et non se retrouver trop vite au paradis.
    La vendeuse parle de prix, de la qualité du produit,
    Quant à ses origines, elle fuit.
    Avec la troisième, devant le miroir, elle bondit de joie,
    Elle a fait son choix.

    Rentrée chez elle avec une fière allure,
    Portant une nouvelle chevelure.
    Elle est angoissée sur l’origine des cheveux naturels ;
    Elle retrouve sa soif culturelle.
    Vite, elle ouvre son ordinateur,
    Et apprend avec frayeur,
    Que ses cheveux viennent de l’Inde lointaine,
    Et sans aucune haine
    Sont offerts au dieu Visnou
    Pour obtenir sa bénédiction partout.

    Les cheveux sont travaillés dans un atelier en Sicile
    Dans des conditions difficiles ;
    Expédiés chez des perruquiers
    Qui fabriqueront les perruques dans leur atelier.
    Si sa maladie le lui permet,
    Elle en est sûre et elle l’admet,
    Il ira d’abord en Sicile
    C’est pour elle assez facile,
    Puis en Inde découvrir ces femmes
    Qui ont une si belle âme.
    (17/10/2019)

    PS : d’après le livre La tresse de Laetitia Colombani

     

     

     


  • Commentaires

    5
    Evy
    Dimanche 20 Octobre 2019 à 13:46

    Quelle texte émouvant un beau livre à lire qui prend au cœur c'est en ligne bonne journée bisous

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    4
    Samedi 19 Octobre 2019 à 18:34
    Séverine

    Pas facile en effet pour ces femmes atteintes par la maladie. Il me semble qu'il se fait des perruques avec de vrais cheveux à présent.

      • Samedi 19 Octobre 2019 à 19:09

        C'est ce que j'ai écrit, les tresses travaillées en Sicile

    3
    Jeudi 17 Octobre 2019 à 19:37

    Voilà un texte très émouvant. Eh oui, ces perruques sont importantes pour les femmes ayant perdu leurs cheveux à cause d'une chimiothérapie. La chevelure de la femme est une part de sa féminité, c'est important pour elle de la retrouver grâce à une chevelure artificielle, certes, mais salvatrice  pour son moral.

      • Samedi 19 Octobre 2019 à 19:10

        Le problème est différent chez l'homme

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