• Voyage imaginaire

    Carte de la nouvelle année
    Que certains voudraient déjà condamner.
    De nouveaux chemins s’ouvrent sur l’infini
    Aucune route bien définie.
    Pas de boussoles,
    Une simple casserole,
    Pour recueillir un peu d’eau,
    Et remplir mon tonneau.
    Cartes et routes imaginaires,
    Quelques lampadaires,
    Pour éveiller nos sens,
    Nous laissant en trance.

    Cette carte m’est inconnue,
    N’est tracée aucune avenue.
    Des noms qui me sont méconnus,
    Suis-je le bienvenu ?
    Pays des fées ou des démons,
    Dans un royaume sans nom.
    Je n’ose avancer,
    Et encore moins m’y lancer.
    Face à moi, comme un immense tunnel,
    Habité par des polichinelles
    Qui planent au-dessus de nos têtes,
    Pour nous attirer à leur fête.

    Pays sans ombre ni de lumière,
    Une entrée de houillère,
    Qui s’enfonce au cœur de notre planète
    Et cache notre binette.
    Noir de noir,
    Y pénétrer aucune gloire.
    Ces êtres d’un autre temps,
    Sont inquiétants.
    Marcher, marcher, dans un brouillard,
    Sur les pas d’Abélard,
    Qui vit désormais dans les ténèbres,
    Pour avoir été célèbre.

    La lumière du jour éclaire ces ténèbres,
    Je compte mes vertèbres,
    Mon corps a du mal à revenir de ce voyage
    Sans aucun bagage,
    Voyage sur des pas inconnus
    Personne ne m’a reconnu.
    La réalité s’ouvre devant moi,
    Me voici bien droit
    Pour aborder une nouvelle année,
    Sans être condamné
    À fuir un affreux virus,
    Enfoui dans les autobus.
    (02/01/2021)






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  • La crèche et le sapin 

    Plume de poète défi 297

    Malgré le confinement
    Qui limite les rassemblements,
    La paroisse a installé sa crèche,
    Dans cette région de pèche.
    Au catéchisme on nous a parlé de la grande fête,
    Qui doit être parfaite.

    Aux cours de catéchisme,
    On nous a parlé du judaïsme,
    La religion de Jésus,
    Le Messie attendu
    Par tous les hommes de bonne volonté
    Dont le cœur est rempli de bonté.

    Après le cours, à l’église, un temps de recueillement.
    À genoux les petits enfants,
    Chantent la mémoire de la naissance de l’enfant Jésus,
    Depuis longtemps attendue.
    Devant la crèche, ils font silence,
    Un moment de non-violence.

    À la maison, à côté du sapin,
    Qui vient du massif alpin,
    Avec maman, nous avons installé une crèche,
    Sur un tapis d’herbes sèches.
    Marie, Joseph, des bergers, des moutons
    Pour donner le ton.

    Dans la maison, que d’illuminations,
    Entre la crèche et le sapin des décorations.
    Un disque de chants de Noël
    Annonce la Bonne Nouvelle.
    La joie de la fête emplit déjà nos cœurs,
    Pour ce temps de bonheur.

    Il ne manque que la neige,
    Mais dans la rue la musique d’un manège,
    Souligne la beauté de la ville,
    Pour un Noël civil
    Avec ses multiples guirlandes,
    Bien alignées en bandes.

    Qui apportera les cadeaux aux enfants,
    Espérés depuis longtemps ?
    Durant la nuit, le petit Jésus va venir dans la crèche,
    Et se coucher sur l’herbe sèche.
    De la montagne, moutons et bergers
    Vers lui, vont converger.

    Au réveil toute la famille se rassemble ;
    Les enfants tremblent, la joie au cœur.
    La salle à manger toute illuminée,
    Près de la cheminée,
    Un amas de paquets
    Déposés sur le parquet.
    (29/12/2020)







     


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  • Le dernier train

    Petit train de montagne
    Venant de la campagne.
    Une seule voie,
    Un cri : du chauffeur la voix.
    On ferme les portes
    La loco vous emporte
    Vers les sommets enneigés,
    Bien aménagés,
    Pour faire du ski
    Le froid et la neige vous est acquis.

    En dehors des périodes hivernales
    Période plus banale,
    Avec des voyageurs d’un autre âge,
    Rien d’enfantillage,
    Montent à Cauterets
    Sans aucun arrêt,
    Pour trois semaines de cure
    Dans un air plus pur.
    Trois semaines de cure,
    Un peu la sinécure.

    Les voitures ont sonné le glas du petit train,
    Qui évoluait dans le pétrin.
    Il circulait à vide,
    Absence de fluide.
    Pour son dernier voyage,
    Fanfare et clairon d’un autre âge,
    Sont montés dans les wagons,
    Sans autre raison,
    Que d’accompagner quelques officiels ;
    Un dernier voyage mémoriel.

    Une période se tournait,
    Certains habitants étaient consternés,
    Même si une ligne de car
    Qui passait tous les deux quarts,
    Leur permettaient de descendre
    Sans trop attendre.
    Le petit train était d’un autre temps,
    Il n’était plus compétant,
    Faute de voyageurs.
    Avait sonné son heure.

    Les rails ont été démontés,
    Le ballaste bien dompté,
    Les herbes enlevées,
    Un chemin piéton élevé.
    La région l’avait souhaité,
    La décision arrêtée.
    De Cauterets à Pierrefitte, dans la vallée,
    Un chemin pour marcher ou pédaler,
    Sans oublier qu’il faudra remonter
    Et la fatigue affrontée.
    (27/12/2020)






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  • Noël de mon enfance

    Le Père Noël n’avait pas encore été inventé
    Tout le village était orienté
    Vers la venue de l’enfant Jésus ;
    La famille était assidue
    À cet anniversaire,
    Et dans l’église un temps de concert.
    Pour les enfants c’était une belle fête,
    On attendait le grand prophète.

    Mémoire d’un autre temps
    Attirant tous les enfants
    Qui allaient au catéchisme,
    Refusant tout absentéisme.
    Ils participaient à la décoration
    Avec beaucoup d’approbation,
    Pour ces travailleurs en herbe,
    De la crèche qui sera superbe.

    Dans le village de grandes illuminations
    De la mairie la création.
    Au milieu de la grande place
    Juste à côté de nos classes
    Se dressait un magnifique sapin
    Éclairé jusqu’au matin,
    Saupoudré de fausse neige,
    Et quelques manèges.

    À minuit sonnait les cloches de l’église,
    Et de l’intérieur on entendait des vocalises.
    La joie régnait dans l’édifice,
    Tout au long de l’office.
    Les chants traditionnels de Noël
    Célébraient une Bonne Nouvelle.
    Les paroissiens se laissaient prendre par la beauté
    De la liturgie, ferveur de la communauté.

    Après la cérémonie trop longue pour nous,
    Malmenés nos genoux,
    Nous avions un chocolat chaud,
    Un petit cadeau,
    Avant de retrouver nos lits douillets,
    Nous nous endormions inquiets,
    Et le corps un peu frisquet
    Car devant la crèche, aucun paquet.

    Vers huit heures, papa venait nous réveiller,
    Tous les deux, ils avaient dû veiller.
    À moitié endormis et en pyjama,
    Ce qui aurait mérité un film de cinéma,
    Nous nous retrouvions dans le séjour,
    Pour dire au petit Jésus : bonjour.
    Devant la crèche illuminée,
    Les paquets enrubannés.
    (21/12/2020)










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  • Livres lus ce mois

     

     

     

     



    Une histoire classique dans beaucoup de familles. Les parents ne s’entendent plus et pourtant ils ne se voient que les week-ends car le mari est chauffeur routier Ils ont une fille de six ans, témoin des heurts entre ses parents. Que peut-elle faire pour enrailler l’escalade de la violence ?
    Son choix est discutable, mais elle tient tête : l’école, sa maîtresse, la directrice sont dépassées par les changements brutaux de comportement de cette élève, jusqu’ici bien notée. Elle cache à tout le monde la vérité sur son comportement.
    Pour tenter de sauver l’évolution de sa fille, il lui confie un secret : il va l’emmener une semaine avec lui dans son camion. La mère est exclue de cette confidence. Le jour venu, premier jour des vacances, la promesse prend tournure. C’est la route du drame.
    Je vous laisse découvrir la suite.

    Ce livre est disponible sur Amazone en E Books et sur papier en intervenant directement auprès de l’auteur à l’adresse mail : http://www.sevylivres.fr/category/mes-romans/une-baffe-et-ca-repart/


     

     

     

     

     

    Livre écrit en 1936 aux États-Unis. Le ranch des Burbank est situé dans le sud-ouest du Montana. Quand le roman commence en 1924, les parents ont pris leur retraite, laissant la direction de l’exploitation à leurs deux enfants : Phil (40 ans) et Georges (38 ans). Les deux hommes partagent la même chambre, comme ils l’ont toujours fait. Les tâches sont bien réparties. Une bonne entente règne entre eux, jusqu’au jour où une femme s’installe dans les lieux avec Georges. Peu à peu la discorde s’installe entre les deux frères et Rose, l’épouse de Georges trouve dans l’alcool le moyen de résister à Phil qui fait tout pour l’enfoncer dans son vice, espérant que son frère se séparera d’elle.
    Phil utilise différents stratagèmes pour arriver à ses fins y compris un fils que Rose avait eu avec son premier mari, mort par accident.

    Livre bien conduit avec une finale inattendue.


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  • L’attente du Père-Noël

    Ghislaine atelier 139

     Les clés ont été retirées des serrures,
    Les portes habillées de fourrures.
    Tous les volets sont restés ouverts,
    Malgré un temps un peu couvert.
    Les arbres du jardin resplendissent de lumières,
    On dirait des vitrières.

    De la prairie qui jouxte notre terrain,
    Et tout au long du chemin,
    Les promeneurs admirent notre maison
    Malgré le léger vent qui souffle à l’horizon.
    Sentir l’odeur de sapin tout décoré,
    À travers toute la maison bien réformée.

    Pour accueillir les grands-parents,
    Qui reviennent tous les ans.
    Qui va ouvrir la porte au Père-Noël ?
    Pour nous, rien d’irréel.
    Personne n’ose bouger.
    Viendra-t-il du potager.
    (15/12/2020)


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  • Le partage

    Un morceau de pain,
    Donné de main en main
    Simple geste de partage
    Accessible à tous les âges.
    Pourquoi ignorer cette femme,
    Et faire des amalgames,
    Avec les poivrots du coin de la rue,
    Des gars un peu bourrus.
    Un simple geste d’amour,
    Dans un petit bourg.

    Espace réduit,
    Entre la boulangerie et le bord du trottoir,
    Cette femme vulnérable regarde la porte,
    Et les pains que les gens emportent.
    Pour elle, de quoi manger une semaine
    Avec ces trois énergumènes.
    À cet instant, sa figure s’illumine,
    Le sourire d’une femme l’anime.
    Ce n’est pas une illusion,
    Mais une véritable perfusion.

    Deux baguettes et des gâteaux !
    Quel magnifique cadeau.
    Sa bouche reste close,
    Face à cette chose.
    La femme lui parle doucement
    Sans agacement.
    Elle ne peut fuir,
    Devant ce beau geste,
    Et tout détruire.
    C’est un don céleste !

    Tant de gens sont passés devant elle,
    Était-elle réelle !
    Pas de bonjour
    Était-elle à contrejour.
    La pauvreté doit se cacher !
    Il ne faudrait pas les lâcher,
    Au beau milieu des rues passantes,
    Présences lassantes.
    Un cœur a dépassé sa vulnérabilité,
    Sans rien ébruiter.

    Reviendra-t-elle demain
    Pour combler sa faim ?
    L’amour a effacé sa honte,
    Elle qui était laissée pourcomptes.
     Cœur vibrant d’humanité,
    Tu repasseras chaque jour avec spontanéité,
    Pour adoucir sa pauvreté,
    Et redorer son humilité.
    Un jour, ces enfants seront là,
    Tu leur achèteras des crayons et un livre de mandalas.
    (06/12/202)


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  • L’aigrette

    Si l’aigrette est trop aigre,
    Ajouter un peu de vinaigre,
    L’ombre sous l’eau disparaîtra,
    Et s’envolera le contrat.
    Adieu ma petite aigrette posée sur l’eau,
    Ton clone restera ballot,
    Effacé du monde des vivants,
    Par enchantement !

    L’aigrette se mange elle-même,
    À l’ombre elle dit requiem.
    De l’eau tu vas t’évaporer
    Toi qui te croyais adorée.
    Ta réciproque prise en photo,
    Ne sera plus vue du coteau.
    Seule, tu resteras
    Et tu t’envoleras.

    Pauvre aigrette sans esprit,
    À côté de toi la duperie.
    Ce n’était qu’une simple photo,
    Prise de là-haut.
    Tu croyais à la réalité
    Et ton double, la vérité !
    Il t’a lamentablement abandonné,
    Inutile de carillonner !

    Reprends ton vol si agréable
    Comme cela, tu es impayable.
    Incapable de ne pas bouger tes ailes,
    Tu es un peu surréelle.
    Le soleil couché,
    L’ombre effarouchée
    Te laissera seule,
    Posée comme sur une meule.

    Aigrette ne soit pas orgueilleuse,
    Pourquoi sur l’eau être grisailleuse ?
    Dès ton premier envol
    L’ombre disparaîtra du sol.
    Tu es naïve devant ce phénomène de vision.
    Une simple illusion,
    Créée par les rayons du soleil.
    Suis mes conseils !
    (02/12/2020)





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  • Les péchés mignons

    Les bons pêchers
    Donnent de bonnes pêches,
    Bien sucrées, gorgées de soleil.

    Les péchés de chaque jour,
    Sont rarement mignons,
    Ils entravent l’amitié.

    Péchés mignons pour toi,
    Gênant pour les autres,
    Il faut être prudent dans ses paroles.

    Ce qui me déplaît chez toi
    C’est ton petit bidon
    Que tu trouves bien mignon.


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  • Douceur

    La douceur de l’été,
    Remplit nos êtres d’anxiété,
    Avec l’arrivée de l’automne,
    Qui, avec nos nerfs, joue au badminton.
    Chaleur d’été une journée
    Froid d’hiver alterné.
    Nous reste la douceur de la cheminée
    Ou un jus décaféiné.

    L’été, le soleil se lève très tôt,
    Bon temps pour faire du vélo.
    La petite fraîcheur du matin,
    Nous accueille sur le chemin.
    Sieste sur l’herbe bien verte,
    Allongé et inerte,
    La somnolence nous surprend,
    Ce n’est pas qu’apparent.

    Douceur de l’eau
    Qui s’écoule du ruisseau.
    Douceur du soleil,
    Respect des conseils,
    Pour apaiser notre peau,
    En mettant un chapeau.
    Fuir le torse nu,
    C’est bien connu.

    Douceur de la vie,
    À jamais servie,
    Sur un beau plateau
    Même sans château.
    Ma mère me l’a offerte
    Que de découvertes !
    Sa durée est infinie,
    Dieu nous la donne avec catimini.

    Douceur de l’existence,
    Qui refuse toute absence.
    Elle réjouit le cœur,
    Et apporte le bonheur.
    Long fleuve plus ou moins agité,
    Coupé par des annuités,
    Qui déterminent l’âge,
    Sans débraillage.

    Douceur de toute la nature,
    Avec ou sans verdure.
    L’homme cherche à la détruire,
    Pour tout reconstruire,
    Avec ses propres plans,
    Pour lui équivalent.
    Qui reconstruira la couche d’ozone,
    Dont il n’existe aucun clone ?
    (02/12/2020)
     



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  • Onirisme

    Rêves de plusieurs journées
    Avec un travail acharné,
    Dans la tête d’abord
    Sans aucun réconfort.
    L’esprit tortillé,
    Sur lequel il faut s’appuyer.

    Un jour, un matin, un soir,
    Dans le soleil ou dans le noir,
    La tête s’immobilise,
    L’esprit a fini l’analyse,
    L’image prend forme,
    Au fond de la rétine conforme.

    Le tableau vierge installé,
    Le peintre emballé,
    Reste à choisir les couleurs
    Qui donneront de la profondeur,
    A cette peinture moderne,
    Encore en interne.

    Réalité ou hallucination !
    La construction ouvre le portillon.
    Les premières esquisses offertes
    Aux lecteurs du site en découverte.
    Je n’y comprends rien,
    Pour le peintre, ce n’est pas bien.

    J’y ai vu des oiseaux,
    Ou quelques moineaux.
    Coincés dans une volière,
    Avec des branches de bruyère.
    Sur le tronc de l’arbre, un escargot,
    Peut-être un attrape-nigaud !
    (03/12/2020)





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  • Souffle

    Le souffle a davantage d’importance,
    Quand, pour la nuit, il a besoin d’assistance.
    Invisible pour ceux qui l’entourent
    Son absence fait frémir, celle qui dort autour.
    Il ne s’agit pas de gémir
    Mais de vite régir.
    Les apnées dans la nuit,
    Ne font aucun bruit.
    La machine les annihile,
    Comme une infirmière mobile.

    Bien calfeutré le long de la falaise,
    Dans la maison je dors à l’aise,
    Tandis que le vent du Nord gronde sur l’océan
    Bien souvent malséant.
    Issues d’un espace infini,
    Au rythme indéfini,
    Les vagues font frémir,
    Nous empêchant de dormir.
     Le bruit de la mer
    Nous laisse un goût amer.

    La tempête fait onduler les vagues,
    Comme dans une voiture l’airbag,
    Qui propulse le passager
    Et du pare-brise dégagé.
    L’envol des oiseaux
    Fuie la terreur de l’eau.
    Qui tiendrait debout dans un ouragan,
    Pas même les bateaux zigzagants.
    Les toitures s’envolent dans le ciel,
    Même dans les petites zones industrielles.


    Les mouettes planent au-dessus des falaises,
    Regardant au loin la côte anglaise.
    Face aux arbres du bord de mer,
    Je pense aux pays d’outre-mer
    chantent des oiseaux colorés
    Dans des arbres tout décorés.
    Triste la côte du nord,
    En hiver, jamais insonore.
    Le bruit des vagues,
    Roulant sur les galets,
    Un véritable ballet
    Les branches d’arbres perdues dans les vagues sont bourlinguées.
    Les falaises déglinguées.
    (01/12/2020)




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  • Accueil

    Ce mot « accueil » s’est forgé dans mon esprit,
    Mot qui m’a un peu surpris,
    Donné par un dominicain,
    Qui l’a dit avec un petit air coquin.
    Il est resté dans ma tête toute la journée,
    Dans tous les sens, je l’ai retourné.
    Prémonition, dissuasion !
    Il fallait mon adhésion,
    Pour en découvrir le sens profond,
    Pour moi, un véritable greffon.

    Mot rabâché le lendemain par Martine,
    Qui n’est plus une gamine.
    Une circonstance inattendue,
    Sans aucun malentendu,
    M’a fait écrire ce mot en haut d’une page,
    Un véritable dopage,
    Pour entrer dans une histoire
    Issue des profondeurs de ma mémoire.
    « Accueil » mot d’actualité
    Que je ne pouvais court-circuiter.

    L’allègement du confinement,
    Ouvre sur un chambardement,
    Pour les fêtes de fin d’année
    Que l’on pensait condamnées.
    L’accueil s’ouvre devant nous.
    À qui va-t-on dire : houhou ?
    Se faire inviter par ses enfants,
    Et revoir ses petits-enfants ;
    Réunir la famille à la maison,
    Et accueillir tout le monde en chanson.

    La joie de la rencontre, ouvre un grand dilemme,
    L’accueil devient un problème,
    Qu’on n’avait pas vu venir
    Devant lequel on ne peut s’abstenir.
    On avait prévu de passer les fêtes à deux
    Dans la maison, merveilleux !
    Il fallait faire avec le confinement,
    On ne pouvait faire autrement.
    Accueillir ou se déplacer
    Personne, ne devait être froissé.

    Tout s’amoncelle dans mon esprit.
    Le déconfinement, le rêve, le texte de Martine
    Un mélange de chocolatines ;
    Une grande friperie.
    Noël, fête de l’accueil
    Tous, autour des fauteuils,
    Avec les grands-parents
    La tradition de tous les ans.
    Le sapin décoré et enguirlandé,
    Les cadeaux achalandés.

    Accueillir se conjugue à tous les temps
    Pour tous, très excitant.
    Avec ou sans confinement,
    Qui a duré trop longtemps,
    La porte doit rester ouverte,
    Avec une amitié offerte.
    L’amour n’a pas de frontière,
    Il rejette les œillères.
    Accueil et Amour deux termes similaires,
    Issus de même estuaire.
    (27/11/2020)
     
       


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  • Automne

    Fin des vacances,
    Je pourrais le dire avec éloquence
    Comme les poètes de jadis,
    L’écrivaient en appendice.
    Saison entre le chaud et le froid
    Comme à Charleroi.
    Passage des fleurs multicolores,
    Aux troncs d’arbres passés au chlore.
    Des moments agréables et ensoleillés,
    Au froid hivernal et les routes à surveiller.

    L’automne trace tranquillement sa route,
    Mettant tout en déroute,
    Dans les villes, dans les campagnes,
    Alors que l’en prépare le champagne,
    En regardant la qualité des grappes,
    Si aux orages, ils échappent.
    Les vignerons surveillent la saison,
    Et ils ont raison.
    En une nuit, tout peut être rasé,
    Ils ne pourront pavoiser.

    Saison des châtaignes,
    Pour certaines régions, une enseigne.
    Saison des champignons
    Que l’on mange avec un sauvignon.
    Saison des premières vacances scolaires,
    Pour tous les élèves, même les primaires.
    Saison des forêts multicolores,
    Les feuilles jonchant le sol, alors.
    Saison des tempêtes et ouragans,
    Avec un air arrogant.

    Saison bien délicate,
    Il ne faut pas crier trop vite « magnificat ! »
    Des villages entiers ont été dévastés,
    Tous les habitants attristés,
    Par des torrents de boue,
    Qui ont embourbé les roues.
    Villages coupés du monde,
    Par des eaux folles et profondes.
    L’automne cause de nombreux dégâts,
    Pour beaucoup, c’est un renégat.

    Automne, saison de transition,
    Entre chaleur et glaciation,
    Attendue de nombreux scieurs,
    Qui surveillent l’évolution du temps avec frayeur.
    Pourront-ils skier en fin d’année,
    Si les pistes ne sont pas profanées
    Par le manque de neige en automne,
    Avec un paysage monotone.
    Les managers scrutent le ciel
    Et surveillent les installations matérielles.
    (27/11/2020)


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  • Témoignage

    Être témoin,
    Ni plus ni moins,
    C’est ce qui nous attend.
    Et il faut avoir du temps,
    Et être présent,
    Toujours bienfaisant.

    En tant que baptisés
    Nous sommes témoins,
    D’une parole d’appoint,
    Qui ne sera jamais épuisée.
    La Parole d’un Dieu qui s’est fait homme,
    Vivant à Capharnaüm.

    Il nous a laissé un ordre,
    Il ne faut pas en démordre,
    Par le biais de ses Apôtres :
    « Aimez-vous les uns les autres ».
    Etre témoin, c’est agir,
    Sans avoir peur de rougir.

    Aimer, accueillir, celui qui est différent,
    Pour un chrétien, ce n’est pas aberrent.
    Aimer son prochain, celui qui est proche,
    Qu’on fuit comme une torche,
    C’est témoigner de son engagement
    A chaque instant.

    La surveillance d’une voisine seule,
    Souvent une aïeule,
    À peine plus âgée que nous,
    Surtout au mois d’août,
    Est un témoignage,
    Pour ses enfants en voyage.

    Aider le sans-abri qui vit dans la rue,
    Qui a une allure bourrue ;
    Un sourire, un morceau de pain,
     Celui assis devant la boulangerie, qui a faim,
    C’est accueillir Jésus dans sa nudité,
    Sans aucune ambiguïté.

    Prendre conscience de la misère
    Née de ce virus, pour tous, bien amer,
    Respecter les barrières de sécurité,
    Avec beaucoup d’assiduité,
    C’est une obligation chrétienne,
    Identique aux exigences païennes.
    (26/11/2020)


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  • Un petit cadeau

    Un pot de confiture,
    Du jardin, la progéniture
    Un petit pot de mures,
    Ramassées près du mur.
    Nos placards en sont pleins
    Un de moins, ce n’est pas un larcin !

    Joli papier doré,
    Au dessin arboré.
    Le voilà emballé,
    Dans un papier étoilé.
    Avec masque et clés,
    Il ne faut rien bâcler !

    Je quitte la maisonnée,
    Et ses champs sillonnés.
    Je descends chez la voisine,
    Sans doute dans sa cuisine.
    Mon modeste cadeau,
    Je pose contre un carreau.

    Quelle sera sa surprise,
    Devant cette gourmandise ;
    Au petit déjeuner,
    Elle ne va pas chicaner,
    Et avec la confiture se régaler,
    Avant de s’en aller.

    Début du déconfinement
    Pour combien de temps !
    Je pars à moins de trente kilomètres,
    Il me faut mesurer les mètres.
    Remplir une nouvelle attestation,
    Qui refuse les abréviations.


    Voilà une gentillesse,
    Un cadeau sans prouesse,
    Qui sans un mot, construit,
    L’amour pour autrui.
    Faites donc pareil,
    Vous verrez des merveilles.
    (28/11/2020)


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  • Dansons la capucine

    La maîtresse prépare la grande fête de fin d’année.
    Le thème général pour les maternelles : les fleurs.
    Elle a choisi la ritournelle :
    « Dansons la capucine ».
    Avec ses petits bambins,
    Elle apprend la comptine
    Qui a bien du mal à entrer
    Dans les petites têtes,
    Très indisciplinées.

    Elle a donné le texte aux parents,
    Les invitant à le chanter avec leurs enfants.
    Deux lignes par jour
    Ça va suffire.
    Certaines mamans jouent le jeu
    Et la moitié des élèves connaissent la chanson.
    Il faut maintenant apprendre la danse.
    Ses bambins se donnent la main
    Et font une belle ronde.

    Qui fera les capucines ?
    Qui fera le jardinier ?
    Unanimement toutes les mains se lèvent.
    Le choix ne va pas être évident.
    Quand elle explique ce qu’ils auront à faire,
    De nombreuses mains se baissent.
    Finalement 3 filles sont retenues
    Elles s’habilleront en capucines,
    Avec de belles robes orange en papier crépon.

    Le jardinier portera des vêtements de travail,
    Et poussera une brouette avec ses outils ;
    Du sac qu’il portera,
    Dépassera une bouteille de vin capiteux.
    Bien sûr, il n’aura pas le droit de la boire,
    Et l’offrira à son papa.
    La ronde des enfants tournera autour d’eux,
    En chantant : dansons la capucine.
    Demain, on fera une dernière répétition.

    Deux mamans se sont chargées des robes des capucines
    On leur a donné le papier crépon de couleur.
    Leurs filles jouent les capucines,
    Ça aidera pour la taille
    Et les essayages.
    Le père du jardinier apportera la brouette.
    La maitresse fournira la bouteille de vin.
    Demain dernière répétition dans la cour de l’école
    Sans les robes des capucines.
    (28/11/2020)
     

     


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  • La Perle

    Un véritable velours,
    Cette fleur qui illumine ma cour,
    Au lever le matin,
    Bien rare sur les chemins.
    Même sous la pluie,
    Elle s’épanouit.
    Elle remplit mon cœur de joie ;
    Mes voisins en cherchent dans les sous-bois.

    Sans fausse pudeur,
    Par son agréable odeur,
    C’est un peu l’amour de ma vie ;
    J’en ai eu envie,
    Quand mon mari m’a quitté,
    Sans rien ébruité,
    Il y a deux années,
    Au cœur, une bonne avoinée.

    Quand sur son cercueil
     La pierre fut roulée, je fis mon deuil.
    J’ai compris qu’il était parti,
    Mes larmes, il fallait les essuyer,
    Et sur autre chose m’appuyer.
    Je cherchais une nouvelle sortie.
    J’ai rencontré un jardinier,
    Par un temps printanier.

    Il vient deux heures par semaine,
    Il a planté des cyclamens,
    Tout autour de la pelouse,
    J’en étais jalouse !
    Sans me prévenir il a implanté des Perles,
    Le protégeant des merles.
    Quand je les ai vues en fleurs,
    A vibré mon cœur.

    Je suis fière de mes Perles blanches,
    L’hiver je les couvre d’une bâche.
    Des amis en sont jaloux.
    Au-dessus du mur, ils me font coucou,
    Espérant récupérer quelques bulles,
    Qu’ils planteraient à l’abri des canicules.
    Je leur ai envoyé le jardinier,
    Ils sont trop préoccupés par leurs deniers.
    (23/11/2020)




     


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  • Mon futur atelier

    Mon projet prend forme,
    Pour moi, quelle réforme.
    Je veux ouvrir un magasin de rénovation de meubles anciens.
    Jusqu’ici je rénovais dans un garage rue Félicien.
    J’ai trouvé un local place de la mairie,
    Une ancienne librairie
    Pour un loyer correct.
    Une annonce dans le journal local, en direct.

    Les murs ont besoin d’un coup de beauté.
    Toutes les étagères ont été démontées.
    Une couleur turquoise me ferait plaisir,
    Tous les murs sont à enduire.
    Mon mari s’occupe du traitement des murs,
    De son coté, aucun murmure.
    Mais il lui manque un petit échafaudage,
    Il ne veut pas utiliser de cordages.

    On ne badine pas avec la sécurité,
    Surtout dans une copropriété.
    Pour les travaux en hauteur, pour lui, c’est indispensable,
    Un accident serait désagréable.
    Dimanche, c’est la brocante du quartier,
    Seront présents tous les métiers
    Il espère y trouver son bonheur,
    Du côté des chineurs.

    Pour fignoler le décor,
    Et attirer les gens du dehors,
    J’ai acheté des tissus pour confectionner des tentures,
    Avec une belle garniture ;
    J’ai presque fini de les découper,
    Je ne dois pas me louper.
    Le lampadaire central est construit par mon fils,
    Qui fait des études artistiques pour les édifices.


    Il a imaginé un lustre avec des coquetiers,
    Et des feuilles d’avocatiers.
    Bois et en métal seront associés
    Pour être appréciés
    Pour l’instant, c’est son secret,
    Une œuvre de fin d’études ; ne soyons pas indiscret.
    (20/11/2020)


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  • Entraide

    Merci d’avoir fait mes courses ;
    Mon frigidaire était vide,
    Je suis livide.
    Je ne manque pas de ressources.
    Quand je pouvais sortir, il était plein
    Et dans le congélateur du pain.
    Mais voilà, mon cœur a fait des siennes,
    Je ne peux plus descendre les escaliers,
    Il manque quelques paliers,
    Pour le repos des anciennes.

    Tiens, prend ce paquet pour tes enfants ;
    Par la fenêtre je les vois quelquefois jouant,
    Avec leur vélo ou leur trottinette,
    Parfois, ils se cassent la binette.
    Ils se relèvent et recommencent,
    Ils recherchent les performances.
    C’est un paquet de chocolat
    Que j’ai gagné à une tombola.
    Mes dents sont trop usées,
    Je ne dois pas en abuser.

    Que faire, seule à mon étage !
    À Emmaüs partira mon héritage.
    Je n’ai pas eu d’enfants à aimer,
    Un verbe que j’aurais voulu essaimer.
    La vie en a voulu autrement,
    Mais j’en ai eu abondement,
    Dans ma carrière d’institutrice,
    Avec mon amie Béatrice,
    Qui m’a quitté, il y a 5 ans,
    Elle non plus n’avait pas eu d’enfants.
    (21/11/2020)


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