• Les oisillons

    Sur la feuille d’un hêtre
    Tremblaient les petits êtres,
    Oiseaux frileux ;
    Bariolés de bleu,
    Dans leur nid, couchés,
    Très effarouchés,
     Bien caché dans les feuilles
    Pour éviter les écueils.

    Ils n’avaient même pas de force,
    De sortir de l’écorce.
    Leurs corps, trop frêles pour voler.
    J’aurais voulu en prendre un sans l’affoler
    Et le poser sur ma main bien douce
    Pour qu’il picore quelques graines de couscous.
    J’avançais sans courir,
    Aux lèvres un petit sourire.

    Petit nid bien torsadé
    Ne pouvant être escaladé,
    Tant de l’intérieur
    Que de l’extérieur.
    Le fond couvert de duvet,
    Pour les petits, bien douillet.
    J’avais vu s’envoler la mère,
    À la recherche de petits vers.

    Pas un bruit, pas un son
    Pour moi, c’était bon.
    Profitant de la circonstance,
    Sans aucune assistance,
    Je voyais le petit nid bien à l’abri
    Et gagner ainsi le pari
    Avec mon frère aîné
    Qui, de le faire, était gêné.

    Leur mère sentit le danger,
    Je n’avais encore rien dérangé.
    Je l’entendis au-dessus de moi,
    Appeler ses petits avec émoi.
    Je me suis dégagé doucement,
    Elle descendit vers le nid bruyamment.
    Le silence prit possession du nid gardé par la mère,
    Mon pari devenait une chimère.
     (21/01/2020)



     


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  • La petite vieille

    Regardez cette petite mamie
    Depuis longtemps, elle n’a plus d’amie.
    Ils ont quitté cette terre,
    Elle est restée leur seule délégataire.
    Elle tient bon,
    À elle seule, un véritable bataillon.

    Qui peut dire son âge,
    Et comprendre son langage ?
    Quel est son pays d’origine ?
    Elle mâchonne de la caféine,
    Ce qui la fait tenir
    Elle ne peut s’en abstenir.

    On ne voit que son visage,
    De la figure une simple image.
    Le temps a usé sa peau
    Comme celle d’un crapaud.
    Je l’imagine toute noir vêtue ;
    Elle n’est pas abattue.

    Cheveux grisonnants en chignon sévère,
    Mais un cœur bien ouvert.
    Quelques mèches de cheveux rebelles
    Lui servent d’ombrelle.
    Crane assez dégarni,
    Elle ne se sent pas banni.

    Ses mains ridées comme un vieux parchemin,
    Elle fait peur aux gamins.
    Ses doigts déformés par l’arthrose,
    Elle ne peut plus écrire même en prose.
    Elle ne peut même plus signer
    Mais ne se sent pas consignée.

    Son tablier, maintes fois rapiécé,
    De rentrer, elle n’est pas pressée,
    Assise sur son banc de pierre,
    Comme elle l’était hier.
    Debout, le dos courbé, la tient son bâton
    À ses pieds son vieux chaton.

    Comme elle, son banc s’est un peu affaissé,
    Elle ne peut le délaisser.
    C’est son mari qui l’a installé,
    Face à l’allée.
    À l’ombre de la maison,
    Pour la bonne saison.

    Le pauvre, il est parti trop vite,
    Il n’avait pas assez bu,
    L’a rattrapée sa mauvaise conduite
    De l’alcool il était assidu.
    Ce fut pour elle une délivrance,
    En ménage, elle n’a pas eu de chance.
    (16/01/2021)





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  • Révolte d’une dent

    Elle était belle et avait sa place dans le dentier,
    Je n’avais pas à la mettre dans un boitier.
    Un jour elle devint jalouse
    Et accrocha sa belle blouse.
    On ne s’occupe pas de moi,
    Je vais croquer du bois,
    Pour faire sauter le vernis
    La belle dent fut vite dégarnie.

    Réponse rapide de la bouche,
    D’ivoire, il lui manquait une couche.
    Douleur de la gencive,
    De plus en plus agressive.
    Le mal était profond,
    Sans atteindre le fond.
    La racine n’avait subi aucun dégât,
    Elle n’était pas encore gaga.

    Le dentiste pouvait la sauver
    Elle n’était pas dépravée.
    Bien nettoyée des quelques débris,
    Sans aucun cri,
    Une couronne fut collée sur la racine,
    Entre ses deux cousines ;
    Solidité assurée,
    La bouche n’était pas défigurée.

    Le chirurgien-dentiste avait bien travaillé,
    Il n’y avait plus qu’à payer.
    Racine sauvée in aeternam,
    Rien d’infâme.
    La bouche ouverte, on ne voyait rien,
    Bien respecté, le ton ivoirier.
    Tout était pour le mieux
    Pourquoi être anxieux.

    Les années accélérant leur course,
    Il fallait ouvrir en grand la bourse,
    Pour remplacer les deux dentiers,
    Qui n’étaient plus entiers.
    La vieille couronne rejeta ces imposteurs,
    Et voulu les envoyer ailleurs
    Elle perdit le combat,
    Et par les pinces du spécialiste tomba.
    (19/01/2021)




     




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  • Atmosphère étrange

    Rêve ou cauchemar d’une nuit étrange,
    Soleil et tempête, quel mélange.
    Traversant une grande forêt,
    J’étais timoré.
    Les arbres dansaient au-dessus de moi,
    J’étais aux abois.
    Un mélange brumeux se mêlait,
    À une lumière cristalline,
    Une véritable mousseline,
    Dans un ciel constellé
    D’étoiles et de nuages ;
    Je manquais de courage.

    Je venais de passer l’orée du bois,
    Sous mes pieds craquaient des noix.
    J’admirais la multitude des branches,
    Enchevêtrées comme autour des ranchs.
    Beauté de cette nature,
    Au sommet des arbres un peu de verdure.
    Expérience mémorable,
    D’une nuit inoubliable.
    Étrange séquence,
    Pour la première nuit de vacances.
    Des drones volaient sous la coupole,
    Et frôlaient mes épaules.

    Des trolls se balançaient sur les branches,
    Contre moi, ils cherchaient leur revanche,
    Pour les avoir chassés de mon esprit ;
    Je suis toujours un incompris.
    Chemin mystérieux
    J’étais furieux
    Contre moi-même,
    De la famille le cinquième.
    Caché dans l’ombre du chemin,
    Je tenais à la main un parchemin.
    Je fuyais la lumière du soleil,
    Et cachais mes deux oreilles.

    Soleil et ombre
    Qui se battent dans la pénombre.
    Branches tordues
    Paysage inattendu,
    Qui ouvre la porte aux cauchemars
    Nous plongeant dans un épais brouillard.
    Vertiges en traversant ce passage,
    J’étais en âge.
    Sentier digne des auteurs de romans de fiction,
    Sans autres fonctions,
    Comme Harry Potter,
    De J. K. Rowling, son auteur
    (18/01/2021)





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  • Humeur

    Atelier n° 140 chez Ghislaine

    Sa valise à la main, il est parti
    Le coup, elle l’a amorti.
    Je les regardais sans éprouver de joie
    Depuis longtemps, j’étais aux abois.
    Que dire devant maman ?
    Ce n’était pas le moment.
    J’avais essayé de lui parler,
    J’étais accablé

    Toute la journée, en classe,
    J’étais collé à ma place,
    La photo du départ de papa ne quittait pas ma tête
    Je me suis mis à la diète.
    J’avais ressenti comme une amertume,
    Mon esprit vaguait dans la brume.
    Qui mettre dans la confidence ?
    Quelles en seraient les incidences ?

    Je les entendais tous les soirs se disputer
    Leurs couteaux bien affutés.
    Les tons de plus en plus élevés,
    Chaque nuit j’en rêvais.
    Ça tournait au cauchemar
    Je naviguais dans le brouillard.
    Aucun aveu ne sortait de ses bagarres,
    De l’escalier je scrutais leur regard.

    Le départ de papa n’était plus un secret ;
    Il est resté discret.
    Pas un mot envers elle,
    Spectacle irréel,
    Que ce couple déchiré.
    Je n’arrivais pas à respirer.
    Reverrais-je mon père,
    Pour effacer ce goût amer.

    Un soir le directeur m’a convoqué,
    En classe, j’étais bloqué,
    Mes notes avaient chuté,
    Je me sentais persécuter.
    Je connais ta situation,
    Allons directement à la conclusion.
    Ton père m’a tout raconté.
    Cet homme avait un visage de bonté.

    Je me suis effondré,
    Il m’a vite encadré.
    Dans deux semaines, tu seras en vacances,
    Et avec un peu de chance
    Tu voyageras avec ton père.
    Ne dis rien pour l’instant à ta mère.
    Il était sympa !
    Devant l’entrée du collège une voiture m’attendait : Papa.
    (12/01/2021)




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  • Être

    Être ou ne pas être, telle est la question
    Qui n’aura jamais de solution ;
    Question posée par Hamlet,
    Sans être un camouflet
    Pour le héros de la pièce,
    Écrite avec hardiesse.

    Le souffle de vie
    Comme un frisson qui donne envie,
    Comme une onde qui traverse le corps,
    Et qui en veut encore,
    Vous permet de tenir debout,
    Sans aucun tabou.

    Les scientifiques parlent du principe de l’humain,
    Que le sépare de l’animal
    Car il travaille avec sa tête et ses mains
    Ce qui pour lui, est normal.
    L’homme se distingue de tous les animaux,
    Car il parle et pense avec des mots.

    Pour les croyants c’est le fruit de la bienveillance de Dieu
    Qui nous ouvre nos yeux,
    Et nous éclaire d’une douce lumière
    Écartant nos ouillières.
    Lumière qui abonde en notre intérieur,
    Et pour nos semblables, en être convoyeurs

    La flamme de notre cœur,
    De notre vie véritable marqueur,
    Étend en nous un parfum léger
    Qui nous empêche de nous désagréger.
    Parfum de l’amour,
    Semé aux carrefours

    Humains, vous vaquer au gré de vos pensées
    D’un pas très cadencé,
    Sans vous enivrer d’un trop perçu,
    Souvent inaperçu.
    Vous n’êtes pas pour autant des surhumains ;
    Tous devraient se donner la main.
    (11/01/2021)


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  • Souvenirs qui passent

    Mémoire d’un passé que rien ne peut effacer.
    Je me souviens de cette maison où la fratrie logeait, le long d’une église à Roubaix. C’était mon second logement. Du premier, aucune trace dans ma tête, sauf ce qu’on m’a dit plus tard, une petite maison dans le quartier de Sapin vert à Roubaix, là où j’ai vu le jour en 1940. J’étais le sixième d’une fratrie qui en a compté 9. Je vois encore ce long couloir qui longeait les 3 pièces du rez-de-chaussée, qui débouchait sur une grande cour jouxtant le jardin de nos voisins. L’image de l’école saint Louis où j’ai fait mes premiers pas dans l’enseignement, reste gravée en moi. Mon père avait voulu s’engager pour la guerre, mais compte tenu du nombre d’enfants il n’a pas été mobilisé. Devenu chez de service du fait de ceux qui étaient au front, il a dû laisser sa place à leur retour. C’est dans cette maison que ma sœur est décédée de la diphtérie.

    Je me souviens de la ville d’Aire-sur-la-Lys, dans le Pas-de-Calais, qui nous a accueillis en 1946. Notre logement donnait sur la grande place. Nous y accédons par une petite ruelle appelée rue de la Vignette. C’est là que nous avons fait les plus dangereuses bêtises en nous promenant dans les gouttières du 3ème étage, la bonne chargée de nous garder en l’absence des parents, nous avait laissés seuls dans la maison. Nous allions au collège Sainte-Marie.

    Ville suivante Saint-Omer, toujours dans le Pas-de-Calais. Nous habitions un appartement un peu exigu pour la famille, qui donnait sur la place Victor Hugo.
    J’ai poursuivi mes études dans le collège saint Bertin du primaire jusqu’au Bac.
    Souvenir de la chapelle où j’ai fait ma communion solennelle.
    Souvenir des grandes cours de récréation où nous jouions au foot avec les prêtres encore en soutane.
    Souvenir des salles d’étude où un surveillant planait sur nous du haut de son estrade.
    Quelques années nous avons rejoint une maison à Longuenesse. C’est là que ma sœur nous quittait après de longues souffrances.

    Je me souviens de la ville de Caudry que j’ai retrouvée après mes 30 mois de service militaire. J’y ai trouvé ma profession qui m’a envoyé à Rouen, deux ans après.


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  • Je me souviens

    Je me souviens de cette propagande
    Sur une grande bande,
    Pour un livre dont le rythme m’avait emporté,
    Et souvent heurté.
    Je n’avais aucun goût pour la lecture,
    Comme pour l’écriture,
    Mais ce livre m’avait été offert,
    Par une amie de la famille, une bouquinière,
    Amateur de vieux livres,
    Mais surtout de beaux-livres.

    Sa lecture m’avait déconcerté
    Et des passages, un peu heurté.
    J’étais emmené bien au-delà du monde,
    Sur une planète bien ronde.
    Un temps de rêve,
    Qu’il fallait vivre sans trêve.
    Je me laissais emporter par l’histoire
    À côté d’un garçon nommé Édouard,
    Qui semblait me donner la main
    Sur un long chemin.

    Comme lui, je me suis assis au milieu d’un grand plateau,
    Où les corbeaux
    Étaient interdits de passage
    Au risque d’un blanchissage.
    Mais où quelques proprettes
    Qui jouaient les amourettes
    Comme le sont toutes les fées.
    D’amour assoiffé.
    J’étais allongé dans l’herbe
    Tremblant de peur et de joie.

    Où est passé cet ouvrage,
    Dont je n’avais pas gardé l’emballage.
    Il est sans doute reparti chez la bouquinière,
    De ce genre de livre grande supporter.
    Ne me demandez pas la fin de l’histoire,
    Que ma mémoire a laissé choir,
    Au fil des années,
    Assez vite condamnée.
    Mes souvenirs se sont perdus
    Comme l’ami Édouard, avec moi, étendu.
    (08/01/2021)


     


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  • Rencontre

     La rencontre de la plume et du papier
    Au-delà de l’encrier,
    Pointe en acier ou dorée,
    Écriture améliorée,
    Qui fait vibrer l’esprit,
    Souvent incompris,
    Qui a le pouvoir de faire chanter l’écriture,
    Refusant toute caricature

    Rencontre de l’écrivain et de son lecteur,
    Par feuilles interposées, son auteur.
    Ira-t-il jusqu’au bout de l’écrit,
    Mon manuscrit
    Ou ne lira-t-il que l’introduction,
    Et la conclusion, simple déviation ?
    Le résumé lui suffira-t-il pour connaître,
    L’histoire écrite par un maître ?

    Le pouvoir des mots,
    Véritable chalumeau,
    Qui enflamme le cœur,
    En dépasse l’idée de l’auteur,
    Restant seul avec son texte,
    Refusant tout prétexte pour qu’il s’arrête,
    Et avec sa muse en finir,
    Ne pouvant s’abstenir.

    Les pages se noircissent,
    Longueur de l’exercice,
    Qui formera un petit recueil.
    Reste à écrire un mot d’accueil,
    Pour celui à qui je dédie ces lignes.
    En sera-t-il digne ?
    Va-t-il seulement les lire,
    Ou peut-être les embellir.
    Retire ton masque,
    As-tu peur des bourrasques ?
    Tu es chez toi,
    Je suis sous mon toit.
    Un petit dessin sur la page d’accueil
    Ou un simple coup d’œil
    Sur la dédicace
    Tu restes mon angoisse.

    Que deviendra mon recueil,
    En feras-tu mon deuil ?
    Je l’ai écrit pour mon ami.
    Ne me fais pas cette infamie,
    De refuser notre rencontre,
    Par feuilles écrites à la main,
    Serais-tu devenu contre
    L’écrivain que tu croises chaque matin ?
    (04/01/2021)






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  • Voyage imaginaire

    Carte de la nouvelle année
    Que certains voudraient déjà condamner.
    De nouveaux chemins s’ouvrent sur l’infini
    Aucune route bien définie.
    Pas de boussoles,
    Une simple casserole,
    Pour recueillir un peu d’eau,
    Et remplir mon tonneau.
    Cartes et routes imaginaires,
    Quelques lampadaires,
    Pour éveiller nos sens,
    Nous laissant en trance.

    Cette carte m’est inconnue,
    N’est tracée aucune avenue.
    Des noms qui me sont méconnus,
    Suis-je le bienvenu ?
    Pays des fées ou des démons,
    Dans un royaume sans nom.
    Je n’ose avancer,
    Et encore moins m’y lancer.
    Face à moi, comme un immense tunnel,
    Habité par des polichinelles
    Qui planent au-dessus de nos têtes,
    Pour nous attirer à leur fête.

    Pays sans ombre ni de lumière,
    Une entrée de houillère,
    Qui s’enfonce au cœur de notre planète
    Et cache notre binette.
    Noir de noir,
    Y pénétrer aucune gloire.
    Ces êtres d’un autre temps,
    Sont inquiétants.
    Marcher, marcher, dans un brouillard,
    Sur les pas d’Abélard,
    Qui vit désormais dans les ténèbres,
    Pour avoir été célèbre.

    La lumière du jour éclaire ces ténèbres,
    Je compte mes vertèbres,
    Mon corps a du mal à revenir de ce voyage
    Sans aucun bagage,
    Voyage sur des pas inconnus
    Personne ne m’a reconnu.
    La réalité s’ouvre devant moi,
    Me voici bien droit
    Pour aborder une nouvelle année,
    Sans être condamné
    À fuir un affreux virus,
    Enfoui dans les autobus.
    (02/01/2021)






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  • La crèche et le sapin 

    Plume de poète défi 297

    Malgré le confinement
    Qui limite les rassemblements,
    La paroisse a installé sa crèche,
    Dans cette région de pèche.
    Au catéchisme on nous a parlé de la grande fête,
    Qui doit être parfaite.

    Aux cours de catéchisme,
    On nous a parlé du judaïsme,
    La religion de Jésus,
    Le Messie attendu
    Par tous les hommes de bonne volonté
    Dont le cœur est rempli de bonté.

    Après le cours, à l’église, un temps de recueillement.
    À genoux les petits enfants,
    Chantent la mémoire de la naissance de l’enfant Jésus,
    Depuis longtemps attendue.
    Devant la crèche, ils font silence,
    Un moment de non-violence.

    À la maison, à côté du sapin,
    Qui vient du massif alpin,
    Avec maman, nous avons installé une crèche,
    Sur un tapis d’herbes sèches.
    Marie, Joseph, des bergers, des moutons
    Pour donner le ton.

    Dans la maison, que d’illuminations,
    Entre la crèche et le sapin des décorations.
    Un disque de chants de Noël
    Annonce la Bonne Nouvelle.
    La joie de la fête emplit déjà nos cœurs,
    Pour ce temps de bonheur.

    Il ne manque que la neige,
    Mais dans la rue la musique d’un manège,
    Souligne la beauté de la ville,
    Pour un Noël civil
    Avec ses multiples guirlandes,
    Bien alignées en bandes.

    Qui apportera les cadeaux aux enfants,
    Espérés depuis longtemps ?
    Durant la nuit, le petit Jésus va venir dans la crèche,
    Et se coucher sur l’herbe sèche.
    De la montagne, moutons et bergers
    Vers lui, vont converger.

    Au réveil toute la famille se rassemble ;
    Les enfants tremblent, la joie au cœur.
    La salle à manger toute illuminée,
    Près de la cheminée,
    Un amas de paquets
    Déposés sur le parquet.
    (29/12/2020)







     


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  • Le dernier train

    Petit train de montagne
    Venant de la campagne.
    Une seule voie,
    Un cri : du chauffeur la voix.
    On ferme les portes
    La loco vous emporte
    Vers les sommets enneigés,
    Bien aménagés,
    Pour faire du ski
    Le froid et la neige vous est acquis.

    En dehors des périodes hivernales
    Période plus banale,
    Avec des voyageurs d’un autre âge,
    Rien d’enfantillage,
    Montent à Cauterets
    Sans aucun arrêt,
    Pour trois semaines de cure
    Dans un air plus pur.
    Trois semaines de cure,
    Un peu la sinécure.

    Les voitures ont sonné le glas du petit train,
    Qui évoluait dans le pétrin.
    Il circulait à vide,
    Absence de fluide.
    Pour son dernier voyage,
    Fanfare et clairon d’un autre âge,
    Sont montés dans les wagons,
    Sans autre raison,
    Que d’accompagner quelques officiels ;
    Un dernier voyage mémoriel.

    Une période se tournait,
    Certains habitants étaient consternés,
    Même si une ligne de car
    Qui passait tous les deux quarts,
    Leur permettaient de descendre
    Sans trop attendre.
    Le petit train était d’un autre temps,
    Il n’était plus compétant,
    Faute de voyageurs.
    Avait sonné son heure.

    Les rails ont été démontés,
    Le ballaste bien dompté,
    Les herbes enlevées,
    Un chemin piéton élevé.
    La région l’avait souhaité,
    La décision arrêtée.
    De Cauterets à Pierrefitte, dans la vallée,
    Un chemin pour marcher ou pédaler,
    Sans oublier qu’il faudra remonter
    Et la fatigue affrontée.
    (27/12/2020)






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  • Noël de mon enfance

    Le Père Noël n’avait pas encore été inventé
    Tout le village était orienté
    Vers la venue de l’enfant Jésus ;
    La famille était assidue
    À cet anniversaire,
    Et dans l’église un temps de concert.
    Pour les enfants c’était une belle fête,
    On attendait le grand prophète.

    Mémoire d’un autre temps
    Attirant tous les enfants
    Qui allaient au catéchisme,
    Refusant tout absentéisme.
    Ils participaient à la décoration
    Avec beaucoup d’approbation,
    Pour ces travailleurs en herbe,
    De la crèche qui sera superbe.

    Dans le village de grandes illuminations
    De la mairie la création.
    Au milieu de la grande place
    Juste à côté de nos classes
    Se dressait un magnifique sapin
    Éclairé jusqu’au matin,
    Saupoudré de fausse neige,
    Et quelques manèges.

    À minuit sonnait les cloches de l’église,
    Et de l’intérieur on entendait des vocalises.
    La joie régnait dans l’édifice,
    Tout au long de l’office.
    Les chants traditionnels de Noël
    Célébraient une Bonne Nouvelle.
    Les paroissiens se laissaient prendre par la beauté
    De la liturgie, ferveur de la communauté.

    Après la cérémonie trop longue pour nous,
    Malmenés nos genoux,
    Nous avions un chocolat chaud,
    Un petit cadeau,
    Avant de retrouver nos lits douillets,
    Nous nous endormions inquiets,
    Et le corps un peu frisquet
    Car devant la crèche, aucun paquet.

    Vers huit heures, papa venait nous réveiller,
    Tous les deux, ils avaient dû veiller.
    À moitié endormis et en pyjama,
    Ce qui aurait mérité un film de cinéma,
    Nous nous retrouvions dans le séjour,
    Pour dire au petit Jésus : bonjour.
    Devant la crèche illuminée,
    Les paquets enrubannés.
    (21/12/2020)










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  • L’attente du Père-Noël

    Ghislaine atelier 139

     Les clés ont été retirées des serrures,
    Les portes habillées de fourrures.
    Tous les volets sont restés ouverts,
    Malgré un temps un peu couvert.
    Les arbres du jardin resplendissent de lumières,
    On dirait des vitrières.

    De la prairie qui jouxte notre terrain,
    Et tout au long du chemin,
    Les promeneurs admirent notre maison
    Malgré le léger vent qui souffle à l’horizon.
    Sentir l’odeur de sapin tout décoré,
    À travers toute la maison bien réformée.

    Pour accueillir les grands-parents,
    Qui reviennent tous les ans.
    Qui va ouvrir la porte au Père-Noël ?
    Pour nous, rien d’irréel.
    Personne n’ose bouger.
    Viendra-t-il du potager.
    (15/12/2020)


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  • Le partage

    Un morceau de pain,
    Donné de main en main
    Simple geste de partage
    Accessible à tous les âges.
    Pourquoi ignorer cette femme,
    Et faire des amalgames,
    Avec les poivrots du coin de la rue,
    Des gars un peu bourrus.
    Un simple geste d’amour,
    Dans un petit bourg.

    Espace réduit,
    Entre la boulangerie et le bord du trottoir,
    Cette femme vulnérable regarde la porte,
    Et les pains que les gens emportent.
    Pour elle, de quoi manger une semaine
    Avec ces trois énergumènes.
    À cet instant, sa figure s’illumine,
    Le sourire d’une femme l’anime.
    Ce n’est pas une illusion,
    Mais une véritable perfusion.

    Deux baguettes et des gâteaux !
    Quel magnifique cadeau.
    Sa bouche reste close,
    Face à cette chose.
    La femme lui parle doucement
    Sans agacement.
    Elle ne peut fuir,
    Devant ce beau geste,
    Et tout détruire.
    C’est un don céleste !

    Tant de gens sont passés devant elle,
    Était-elle réelle !
    Pas de bonjour
    Était-elle à contrejour.
    La pauvreté doit se cacher !
    Il ne faudrait pas les lâcher,
    Au beau milieu des rues passantes,
    Présences lassantes.
    Un cœur a dépassé sa vulnérabilité,
    Sans rien ébruiter.

    Reviendra-t-elle demain
    Pour combler sa faim ?
    L’amour a effacé sa honte,
    Elle qui était laissée pourcomptes.
     Cœur vibrant d’humanité,
    Tu repasseras chaque jour avec spontanéité,
    Pour adoucir sa pauvreté,
    Et redorer son humilité.
    Un jour, ces enfants seront là,
    Tu leur achèteras des crayons et un livre de mandalas.
    (06/12/202)


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  • L’aigrette

    Si l’aigrette est trop aigre,
    Ajouter un peu de vinaigre,
    L’ombre sous l’eau disparaîtra,
    Et s’envolera le contrat.
    Adieu ma petite aigrette posée sur l’eau,
    Ton clone restera ballot,
    Effacé du monde des vivants,
    Par enchantement !

    L’aigrette se mange elle-même,
    À l’ombre elle dit requiem.
    De l’eau tu vas t’évaporer
    Toi qui te croyais adorée.
    Ta réciproque prise en photo,
    Ne sera plus vue du coteau.
    Seule, tu resteras
    Et tu t’envoleras.

    Pauvre aigrette sans esprit,
    À côté de toi la duperie.
    Ce n’était qu’une simple photo,
    Prise de là-haut.
    Tu croyais à la réalité
    Et ton double, la vérité !
    Il t’a lamentablement abandonné,
    Inutile de carillonner !

    Reprends ton vol si agréable
    Comme cela, tu es impayable.
    Incapable de ne pas bouger tes ailes,
    Tu es un peu surréelle.
    Le soleil couché,
    L’ombre effarouchée
    Te laissera seule,
    Posée comme sur une meule.

    Aigrette ne soit pas orgueilleuse,
    Pourquoi sur l’eau être grisailleuse ?
    Dès ton premier envol
    L’ombre disparaîtra du sol.
    Tu es naïve devant ce phénomène de vision.
    Une simple illusion,
    Créée par les rayons du soleil.
    Suis mes conseils !
    (02/12/2020)





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  • Douceur

    La douceur de l’été,
    Remplit nos êtres d’anxiété,
    Avec l’arrivée de l’automne,
    Qui, avec nos nerfs, joue au badminton.
    Chaleur d’été une journée
    Froid d’hiver alterné.
    Nous reste la douceur de la cheminée
    Ou un jus décaféiné.

    L’été, le soleil se lève très tôt,
    Bon temps pour faire du vélo.
    La petite fraîcheur du matin,
    Nous accueille sur le chemin.
    Sieste sur l’herbe bien verte,
    Allongé et inerte,
    La somnolence nous surprend,
    Ce n’est pas qu’apparent.

    Douceur de l’eau
    Qui s’écoule du ruisseau.
    Douceur du soleil,
    Respect des conseils,
    Pour apaiser notre peau,
    En mettant un chapeau.
    Fuir le torse nu,
    C’est bien connu.

    Douceur de la vie,
    À jamais servie,
    Sur un beau plateau
    Même sans château.
    Ma mère me l’a offerte
    Que de découvertes !
    Sa durée est infinie,
    Dieu nous la donne avec catimini.

    Douceur de l’existence,
    Qui refuse toute absence.
    Elle réjouit le cœur,
    Et apporte le bonheur.
    Long fleuve plus ou moins agité,
    Coupé par des annuités,
    Qui déterminent l’âge,
    Sans débraillage.

    Douceur de toute la nature,
    Avec ou sans verdure.
    L’homme cherche à la détruire,
    Pour tout reconstruire,
    Avec ses propres plans,
    Pour lui équivalent.
    Qui reconstruira la couche d’ozone,
    Dont il n’existe aucun clone ?
    (02/12/2020)
     



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  • Onirisme

    Rêves de plusieurs journées
    Avec un travail acharné,
    Dans la tête d’abord
    Sans aucun réconfort.
    L’esprit tortillé,
    Sur lequel il faut s’appuyer.

    Un jour, un matin, un soir,
    Dans le soleil ou dans le noir,
    La tête s’immobilise,
    L’esprit a fini l’analyse,
    L’image prend forme,
    Au fond de la rétine conforme.

    Le tableau vierge installé,
    Le peintre emballé,
    Reste à choisir les couleurs
    Qui donneront de la profondeur,
    A cette peinture moderne,
    Encore en interne.

    Réalité ou hallucination !
    La construction ouvre le portillon.
    Les premières esquisses offertes
    Aux lecteurs du site en découverte.
    Je n’y comprends rien,
    Pour le peintre, ce n’est pas bien.

    J’y ai vu des oiseaux,
    Ou quelques moineaux.
    Coincés dans une volière,
    Avec des branches de bruyère.
    Sur le tronc de l’arbre, un escargot,
    Peut-être un attrape-nigaud !
    (03/12/2020)





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  • Souffle

    Le souffle a davantage d’importance,
    Quand, pour la nuit, il a besoin d’assistance.
    Invisible pour ceux qui l’entourent
    Son absence fait frémir, celle qui dort autour.
    Il ne s’agit pas de gémir
    Mais de vite régir.
    Les apnées dans la nuit,
    Ne font aucun bruit.
    La machine les annihile,
    Comme une infirmière mobile.

    Bien calfeutré le long de la falaise,
    Dans la maison je dors à l’aise,
    Tandis que le vent du Nord gronde sur l’océan
    Bien souvent malséant.
    Issues d’un espace infini,
    Au rythme indéfini,
    Les vagues font frémir,
    Nous empêchant de dormir.
     Le bruit de la mer
    Nous laisse un goût amer.

    La tempête fait onduler les vagues,
    Comme dans une voiture l’airbag,
    Qui propulse le passager
    Et du pare-brise dégagé.
    L’envol des oiseaux
    Fuie la terreur de l’eau.
    Qui tiendrait debout dans un ouragan,
    Pas même les bateaux zigzagants.
    Les toitures s’envolent dans le ciel,
    Même dans les petites zones industrielles.


    Les mouettes planent au-dessus des falaises,
    Regardant au loin la côte anglaise.
    Face aux arbres du bord de mer,
    Je pense aux pays d’outre-mer
    chantent des oiseaux colorés
    Dans des arbres tout décorés.
    Triste la côte du nord,
    En hiver, jamais insonore.
    Le bruit des vagues,
    Roulant sur les galets,
    Un véritable ballet
    Les branches d’arbres perdues dans les vagues sont bourlinguées.
    Les falaises déglinguées.
    (01/12/2020)




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  • Accueil

    Ce mot « accueil » s’est forgé dans mon esprit,
    Mot qui m’a un peu surpris,
    Donné par un dominicain,
    Qui l’a dit avec un petit air coquin.
    Il est resté dans ma tête toute la journée,
    Dans tous les sens, je l’ai retourné.
    Prémonition, dissuasion !
    Il fallait mon adhésion,
    Pour en découvrir le sens profond,
    Pour moi, un véritable greffon.

    Mot rabâché le lendemain par Martine,
    Qui n’est plus une gamine.
    Une circonstance inattendue,
    Sans aucun malentendu,
    M’a fait écrire ce mot en haut d’une page,
    Un véritable dopage,
    Pour entrer dans une histoire
    Issue des profondeurs de ma mémoire.
    « Accueil » mot d’actualité
    Que je ne pouvais court-circuiter.

    L’allègement du confinement,
    Ouvre sur un chambardement,
    Pour les fêtes de fin d’année
    Que l’on pensait condamnées.
    L’accueil s’ouvre devant nous.
    À qui va-t-on dire : houhou ?
    Se faire inviter par ses enfants,
    Et revoir ses petits-enfants ;
    Réunir la famille à la maison,
    Et accueillir tout le monde en chanson.

    La joie de la rencontre, ouvre un grand dilemme,
    L’accueil devient un problème,
    Qu’on n’avait pas vu venir
    Devant lequel on ne peut s’abstenir.
    On avait prévu de passer les fêtes à deux
    Dans la maison, merveilleux !
    Il fallait faire avec le confinement,
    On ne pouvait faire autrement.
    Accueillir ou se déplacer
    Personne, ne devait être froissé.

    Tout s’amoncelle dans mon esprit.
    Le déconfinement, le rêve, le texte de Martine
    Un mélange de chocolatines ;
    Une grande friperie.
    Noël, fête de l’accueil
    Tous, autour des fauteuils,
    Avec les grands-parents
    La tradition de tous les ans.
    Le sapin décoré et enguirlandé,
    Les cadeaux achalandés.

    Accueillir se conjugue à tous les temps
    Pour tous, très excitant.
    Avec ou sans confinement,
    Qui a duré trop longtemps,
    La porte doit rester ouverte,
    Avec une amitié offerte.
    L’amour n’a pas de frontière,
    Il rejette les œillères.
    Accueil et Amour deux termes similaires,
    Issus de même estuaire.
    (27/11/2020)
     
       


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