• Le chemin de l’amour
     

    Chez plume de poète défi n° 267


    Ensoleillé ce petit chemin,
    Que nous empruntons main dans la main.
    Quelques idées lascives se bousculent dans nos têtes,
    En voyant dans les prés s’animaient quelques bêtes.
    La beauté de la nature,
    Au milieu de ce cadre de verdure
    Pas besoin de message,
    Écrit dans un carnet,
    Pour mettre nos cœurs en émoi,
    Vibrant à cent à l’heure,
    Dans ce fouillis de bonheur.
    Un vent bien doux caresse mes bras,
    Me laissant dans l’embarras.
    Sur ce chemin règne le silence,
    Rejetant toute violence.
    Un carré d’herbe nous accueille,
    Bien assis dans son fauteuil.
    Nos figures s’approchent sans dire mot,
    Nos lèvres, véritables chalumeaux,
    Embrasent nos cœurs.
    Nous sommes ailleurs,
    Dans le domaine des fées,
    Nos cheveux défaits,
    Auront besoin d’un petit coup de peigne,
    Pour effacer cette allure de teigne.
    Le soleil baisse à l’horizon,
    Se fait sentir la fraicheur de la saison.
    Il faut reprendre le chemin de nos maisons,
    Et ranger notre liaison.
    Personne n’est au courant de notre amourette.
    Tu es trop jeune, reste dans ta chambrette,
    Diraient papa et maman,
    À ton âge nous n’avions pas d’amants.
    Penses à tes études,
    Abandonne ces mauvaises habitudes.
    Adieu chemin de la nature,
    Il faudra passer aux écritures,
    Aux mots doux glissés dans une poche,
    Sans autre approche.
    (24/05/2020).


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  • On n’est jamais seul



    La solitude, fruit du démon,
    Qui surgit en toutes saisons,
    Avec des airs de sainteté,
    Et une certaine honnêteté
    Qui couvre les ombres du mensonge,
    Même au beau milieu de nos songes.
    Il agit comme une éponge,
    Qui dans l’eau plonge,
    Pour nous laver tout entier
    Nous couvrant d’inimitié.

    Allure d’illusionniste
    Armure d’égoïste,
    Tu nous pousses dans le gouffre profond
    Ouvert par les siphons,
    Gouffre de l’oubli,
    Où s’engage une nature affaiblie,
    Qui ne pourra pas remonter la pente
    Car les bordures sont coupantes.
    La solitude nous amène à croire les illusions,
    Comme notre seule solution.

    Je ne me laisserai pas prendre,
    Mon ami, je saurai t’attendre ;
    Je ne te vois pas,
    Tu ne places pas des appâts,
    Comme pour me prendre au piège
    Et m’avoir dans ton collège.
    Mais je sens ta présence
    Au fond de mon cœur,
    Tu m’apportes un certain bonheur,
    Me comblant de tes œuvres de bienfaisance.

    Tu as entendu l’écho de ma peine,
    Tu as vu Satan qui m’entraine,
    Vers son infini pervers,
    Contournant ton calvaire.
    Tu m’as racheté par ton sang répandu sur le bois
    Et tu n’attends de moi qu’un peu de foi.
    Tu soulages mon âme de son isolement,
    Me soutenant inexorablement.
    Tu vis dans les profondeurs de mon être,
    Sur ta lumière, tu ouvres une fenêtre.
    Sur ta lumière, tu ouvres une fenêtre.

    Tes mains caressent tendrement ma tristesse,
    Tu renforces ma faiblesse.
    La force de ton Esprit me prend sous ses ailes,
    Comme il l’a fait pour Israël.
    Il efface toute trace de solitude,
    Me comblant de ses béatitudes.
    Avec toi, rien n’est impossible,
    Tout devient accessible.
    Ses dons réconfortant,
    Ne sont jamais déconcertant.

    Comme une colombe qui plane dans un ciel bleu,
    L’Esprit couvre mes yeux,
    Et descend dans tout mon être
    Pour m’apporter un peu de bien-être.
    Il oriente ma vie vers l’amour
    Et vers moi accourt.
    Non, même dans la solitude,
    Qui cherche à réduire mes aptitudes,
    Je ne suis pas seul,
    Tu es un peu mon aïeul.
    (22/05/2020)











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  • L’âge d’écrire des poèmes

    Y a-t-il un âge pour écrire,
    Un livre, des poèmes,
    Des choses qu’on peut lire,
    Si on a appris à lire et à écrire ?
    Tu es trop petite pour faire ça.
    Tu n’as pas l’âge pour aller voter.
    Tu es trop jeune pour sortir.
    À ton âge on ne conduit plus,
    Tu es un danger public !

    Je ne voulais pas devenir écrivain,
    J’avais passé l’âge.
    Que de cactus sur cette route !
    Que d’écrivains s’enfoncent dans l’oubli !
    Et pourtant !
    Je me suis fait prendre à l’hameçon vers 1993,
    Un crochet tout doux, bon à avaler.
    Ce fut d’abord un cahier intime,
    Où se glissait le drame qui me secouait.

    Les pages se remplissaient,
    Les cahiers se succédaient,
    Augmentaient en taille.
    Que deviendrait-il ?
    Cette question ne se posait pas pour moi.
    L’idée d’en faire un livre pour mes enfants,
    Prenait forme en moi.
    Plusieurs chapitres étaient écrits.
    Le titre de l’ouvrage emplissait une page.

    Et un beau jour,
    J’ai tout détruit.
    À l’exception de quelques poèmes
    Tout a rejoint la poubelle jaune,
    Les fichiers ordinateurs détruits.
    Les poèmes ont pris le relais,
    Rejoignant ceux qui avaient survécu au naufrage.
    Le vice s’est incrusté en moi,
    Il me possèdera jusqu’au bout.

    Sur mon blog quelques-uns figurent,
    Pas tous pour ne pas lasser les lecteurs.
    En faire un livre !
    L’idée murit mais je n’ai pas sauté le fossé.
    En trente ans, il y en aurait des volumes.
    Le premier, je l’ai remis à mes enfants.
    Ils devaient savoir !
    Certains ont compris et apprécié.
    Les autres ont gardé le silence.
    (23/05/2020)


     


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  • Goûters d'autrefois
     

    Mamie nous a quittés depuis des années ;
    Peu à peu, elle s’était fanée,
    Et avait rejoint la maison de retraite,
    Où elle occupait une petite chambrette.
    Ce jour-là fut le plus triste de sa vie campagnarde,
    Dans un petit village proche de Brive-la-Gaillarde.
    Seule dans sa grande maison
    Elle vivait mal les changements de saisons.
    Aucun enfant n’habitait dans la région,
    Sa fille vivait à Montmorillon.
    Lorsque nous nous retrouvions autour de la même table,
    C’était à peine croyable,
    Les souvenirs de la vieille Mamie, Henriette,
    Faisaient partis de la fête.

    En haut de la grande armoire de la cuisine,
    De Mamie, sa petite usine,
    Sur la planche du haut,
    Comme un petit préau,
    Que nous ne pouvions atteindre,
    Les règles de Mamie nous ne devions pas les enfreindre,
    Une collection de bocaux de diverses couleurs,
    Qui sentaient déjà le bonheur
    De rouges, des oranges, des vers,
    Des gâteries pour l’hiver.
    Des fruits selon les saisons,
    Comme le disait la chanson,
    Légumes verts de son jardin,
    À l’abri des petits malins.

    Lorsque nous étions en vacances chez Mamie,
    Notre meilleure amie
    Nous avions droit au cérémonial de goûter,
    C’était son heure de bonté.
    Mamie grimpait doucement sur un petit escabeau,
    Rangé à côté du lavabo
    Et descendait avec un pot de confiture,
    Des fruits cueillis dans la nature,
    Pour un léger repas tout simple.
    Mais bien ample.
    La confiture avait le goût incomparable,
    Sentant les bienfaits de la campagne.
    Sur le chemin qui menait à sa petite maison,
    On évoquait déjà les confitures de Mamie et ses chansons.
    (18/05/2020)



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  • Combien j’ai de doigts

     Apprendre à compter ses doigts,
    Dans un jeu amusant
    Bien que salissant,
    Sans utiliser les rince-doigts.
    Un grand tablier de plastique,
    Couvrant les vêtements, c’est pratique.
    Que diraient les mamans
    Si les enfants revenaient en chantant,
    Chemises ou chemisiers
    Comme un tablier de tapissier,
    Recouverts de maintes taches de peinture
    La beauté de leur progéniture !

    Une grande toile blanche accrochée au mur,
    Devant des boîtes de peinture,
    De couleurs variées
    Qu’il faudra mariée.
    Chaque enfant doit compter les doigts de la main droite,
    Ceux de sa petite main étroite.
    La tremper dans l’un des pots de couleur,
    Et la poser à plat sur la toile blanche,
    Qui pour l’instant n’est que pâleur,
    Comme la coulée d’une avalanche.
    Les mains se succèdent,
    Sans aucune entraide.

    Seconde phase de l’œuvre,
    Qui nécessite une nouvelle manœuvre,
    La main gauche est toujours propre,
    Alors que la droite est malpropre.
    La gauche doit faire le même travail,
    Belle trouvaille !
    La joie se lit sur les visages ;
    Ils ont tous respecté le balisage.
    Le tableau achevé,
    Il faut être bien élevé.
    Passage aux toilettes oblige,
    Il ne doit rester aucun vestige.

    Sur le mur, la toile a changé de couleur ;
    Les élèves la regardent avec bonheur.
    Pas question de la toucher,
    Ni sur le sol la coucher.
    La peinture n’est pas sèche,
    On risquerait d’y faire une brèche.
    Chacun s’amuse à compter les doigts des deux mains,
    La leçon est bien apprise pour le lendemain.
    Sur cette toile, un peu arrangée par la maitresse,
    Avec beaucoup de délicatesse,
    Chacun recherche ses propres mains
    En faisant un bel examen.

    Lors de la fête de fin d’année,
    Certains parents et leurs ainés,
    Entraînés par leurs enfants,
    Devant le mur qui n’était plus blanc,
    Y ont vu les mains désespérées du radeau de la méduse,
    D’autres un patchwork et sa muse.
    Personne n’avait compris l’objectif de ce travail,
    Et, de la maitresse, la trouvaille.
    Les enfants n’avaient parlé que des mains sur un mur blanc,
    Ce qui avait laissé les parents troublants.
    Les enfants connaissaient leur nombre de doigts,
    Au point que certains les utilisaient pour compter, comme il se doit.
    (18/05/2020)



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  • Cette année-là

     C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit,
    Tout le monde avait fui.
    Je me retrouvais seule dans cette grande masure.
    En pleine démesure.
    Un orage me mit debout sur le lit
    La figure palie
    Tous les membres raidis,
    Je ne jouais pas la comédie.

    Je téléphonais à un ami de classe
    Qui avait toujours la première place.
    Ce n’était pas l’euphorie,
    Il n’était pas mon favori.
    C’est le seul numéro que j’avais en tête,
    J’étais loin de faire la fête.
    Pour lui quelle aubaine
    Il ne craignait pas la nuit urbaine.

    En quelques minutes, il sonnait à la porte,
    J’étais à demi-morte.
    La chemise de nuit collait à ma peau,
    Ma poitrine à peine arrondie jouait du pipeau.
    Devant lui, je n’avais pas honte,
    J’étais là comme un acompte.
    Mon corps remontait à la surface,
    Je ne cachais pas ma face.

    Allait-il me prendre dans ses filets,
    Lui qui retirait déjà son gilet.
    Il me prit dans ses bras pour me calmer,
    Moi qui n’étais pas armé.
    Ses mains glissaient le long de mon dos,
    Je sortais juste de l’ado.
    Relavant ma chemise, il caressa mes fesses ;
    Je me laissais faire comme une déesse.

    L’orage nous avait quittés
    Les éclairs court-circuités.
    Dans ses bras, je me laissais faire,
    Son corps était mon calorifère.
    Il évacua ma chemise de nuit ;
    Nue devant lui, je n’ai pas fui.
    Ses mains glissaient le long du dos et sur mes petits seins,
    C’était la première fois qu’on frôlait mon bassin.

    Peu à peu il se mit dans la même tenue,
    Etait-il le bienvenu ?
    J’ai regardé ce corps de jeune ado
    Dont je caressais le dos.
    C’est la première fois que je voyais un ado nu
    Avec le sexe bien tendu.
    Nous ne sommes pas allés plus loin,
    De chacun nous avons pris soin.
    (11/05/2020)













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  • Sentiment 

    poème complet avec les 8 mots de Ghislaine

    Décrire un sentiment avec huit mots,
    Comme un simple mémo,
    C’est le pari que lance Ghislaine,
    En lien avec son amie Hélène.
    C’est la quadrature du cercle
    Dont on a retiré le couvercle.
    Elle n’a pas mis en évidence son texte,
    Et pas un mot sur le contexte
    Sans douté n’est-il pas encore écrit !
    Où est son manuscrit ?

    Point de départ : choisir un sentiment,
    Qui peut être charmant.
    Qu’est-ce qu’un sentiment ?
    De qui est-il l’assortiment ?
    « C’est une composante de l’émotion ».
    Je n’avance guère avec une telle définition,
    Qui pour moi ne veut rien dire,
    Et pourtant, il me faut rebondir.
    Les idées me manquent.
    Il me faut trouver une planque.

    Je me suis tourné vers ma muse,
    Qui avec quelques mots s’amuse.
    Elle est absente et confinée chez elle.
    Tout devient irréel !
    C’est le grand vide.
    J’ai le visage livide.
    Qu’en pensent mes rêves,
    Qui œuvrent sans trêve ?
    Ont-ils déjà eu à résoudre un tel défi,
    Qui est pour moi un vrai charivari ?

    Ils se sont envolés, sur les ailes d’un aigle,
    Sans jouer à l’espiègle. 
    Ils sont montés au-delà des nuages,
    Sans aucun appareillage.
    Ils ont frôlé l’infini,
    Sans rien trouver de bien fini.
    Au réveil pas d’idées nouvelles,
    Vide est ma cervelle.
    Même pas quelques mots d’acompte !
    L’émotion me couvre de honte.

    Dès le dé-confinement, ma muse aura ses congés.
    Sur la plage, elle ira s’allonger.
    J’ai trouvé un titre et le mot de la fin,
    De quoi ne pas mourir de faim !
    À eux seuls ils dépassent les huit mots,
    Même en les mettant en duo.
    L’atelier 121 me laisse sans voix,
    Je suis aux abois.
    Il me faut creuser les méninges
    En les couvrant d’un linge.
    (11/05/2020)

     

     


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  • L’émotion 


    L’artiste imagine sculpter une pierre
    Qu’il venait d’apprivoiser dans une carrière
    Par une soirée clair-obscur ;
    Il vagabondait dans la nature,
    Sans savoir ce qu’il cherchait.
    Il était sur un terrain privé ;
    De sa route il avait bien dérivé.
    Devant lui un magnifique rocher
    Dont le poids ne lui permettait pas de le décrocher.
    Secoué d’émotions devant la nature,
    Il voyait déjà son œuvre en photo dans sa devanture.
    Il savait ce qu’il allait créer avec ce bloc,
    Qui n’était pas une breloque.
    Peu d’artiste auraient suivi son idée,
    Qu’il souhaitait consolider.
    Il fallait à tout prix éviter une plainte du propriétaire,
    Car il n’était pas adjudicataire.

    C’est avec beaucoup d’émotion,
    Qu’il engagea la démarche pour une médiation.
    Ému par la requête,
    De ce créateur sans étiquette,
    Le propriétaire de la carrière lui fit cadeau de la grosse pierre
    Sans aucune manière,
    A condition d’être le premier admirateur
    D’une œuvre dont il était un peu créateur.
    L’artiste pouvait commencer son travail sur place,
    Évitant curieux et populace ;
    Le rocher serait alors plus maniable,
    Donnant un travail plus fiable,
    Pour la transporter dans son atelier,
    Au pied d’un petit escalier.
    (10/05/2020)

     


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  • Les deux amants 

    Kaynes King a peint ce tableau.
    La scène ne se déroule pas dans un château,
    Mais dans une dépendance, presque une masure ;
    Indéterminées sont ses mesures.
    La petite fenêtre donne une clarté,
    Qui illumine le sourire et le doigté,
    Des deux mains posées sur sa tête,
    Un sourire de fête.
    Devant cette fée joyeuse
    Que l’on devine très heureuse,
    Un beau jeune homme
    Sans doute pas du même monde,
    Lui fait la cour,
    Droit dans les yeux, sans aucun détour.

    Galant et Princesse face à face
    Cherchant à éviter de laisser des traces.
    La fille est dans l’euphorie de cette rencontre
    Elle jouit de la situation et n’a rien contre.
    Il ne lui manque que la parole,
    Complet serait son rôle.
    Sur la gauche de l’œuvre
    Qui illumine deux cœurs,
    Une fille pensive, appuyée sur la commode,
    Position incommode.
    Pas un mot,
    C’est un peu tôt.

    Elle est témoin d’une scène imprévue,
    Et veut éviter toute bévue.
    Rencontre de deux amoureux
    Qu’elle sent très heureux,
    Dans sa petite demeure,
    Loin de toute rumeur.
    Si sa maitresse la savait,
    Pour elle, se serait mauvais.
    Elle, l’amie du châtelain,
    N’aurait plus droit à ses petits câlins.
    Elle perdrait tous ces avantages,
    Et sans doute une part d’héritage.
    (09/05/2020)

     

     

     


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  • Liberté de l’acteur
     
    Sur la scène l’acteur veut être libre,
    Et garder son équilibre.
    Revenir plusieurs fois pour se faire applaudir,
    Qui va le contredire ?
    Agir à sa guise
    En jouant le Duc de Guise.
    Acteur de comédie ou une pièce dramatique
    Tout ce qui peut être pour lui, initiatique.

    Il veut se réaliser dans son art tout entier,
    Pas question de lui apprendre son métier.
    Il connaît ses valeurs,
    Et il attend son heure,
    Qu’il espère proche,
    Presque dans sa poche.
    Son nom, en première page des journaux,
    Sans aucun ragot.

    Il imagine sa vie dans le monde :
    Comme un ballon-sonde,
    Qui mesure l’espace
    Laissant partout sa trace.
    Etre nommé dans les encyclopédies
    Comme artiste dramatique ou de comédie ;
    Son nom passera à la postérité,
    Sans discontinuité.

    Il jouera dans les grands théâtres ;
    Personne ne pourra l’abattre.
    Toutes les salles de spectacle le réclameront
    Comme la chanteuse C’line Dion.
    Jouer du Molière, du Racine ou du Corneille
    Se comparer au roi-soleil ;
    Versailles verra son apogée,
    Personne ne pourra l’y déloger.
     (04/05/2020)

     


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  • Le personnel des hôpitaux

     

    Un caléidoscope du personnel médical
    Non chacun dans son hôpital,
    Mais dans sa vie familiale,
    Pleine de tendresse, sans aucun cérémonial.
    Leur vie de père et mère,
    Partageant avec leurs enfants des moments parfois amers.
    Avec leur travail il fallait partager
    Car ils s’étaient, dans la santé, engagés.

    C’était leur vie avant le mois de mars,
    Vie de famille comparse ;
    On riait, on partageait les repas,
    Autour de la table, sans panier-repas.
    Se faisant embaucher dans la santé
    Après avoir fourni leur curriculum vitae,
    Ils s’engageaient au service des malades,
    Sans aucune bousculade.

    Le virus venu de Chine,
    A pesé sur leur échine.
    Plus le temps de s’arrêter ;
    Régnait dans les couloirs une certaine anxiété ;
    Le manque de matériel,
    De nouveaux malades catégoriels,
    Qu’il fallait isoler,
    Sans s’affoler.

    Caléidoscope de gens simples dans leur vie,
    Engagés au service de leur pays.
    Ils sont devenus des héros,
    Sans vouloir jouer aux pierrots,
    Applaudis chaque soir dans les quartiers,
    Des gestes d’amitié
    Pour leur dévouement,
    Qui dure depuis si longtemps.

    Concerts de casseroles,
    Chacun jouant son rôle.
    Cagnottes pour acheter des masques et blouses
    Verts comme les pelouses.
    Des artistes chantent pour eux
    Le soir, comme un adieu,
    Leur offrant leurs droits d’auteur
    Pour un peu de bonheur.

    Le temps passe vite,
    Comme une banale pharyngite ;
    Que deviendront ces héros et héroïnes ?
    De simples personnages d’Halloween,
    Qu’on oubliera aussi rapidement,
    Que le dé-confinement ?
    Tout rentrera dans l’ordre,
    Pour eux, pas mal de désordre.
    (03/05/2020)

     

     


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  • Le mendiant sans abri

    Chaque matin vous me voyez,
    Le corps broyé
    Devant la boulangerie ;
    Avec moi, pas de ménagerie ;
    Assis sur un sol glacé,
    Devant vous, je suis angoissé
    De tenir des heures sans bouger,
    Sans jamais être dédommagé.
    Je reste immobile,
    Sans être débile.

    Une petite boîte devant moi,
    Car je suis aux abois,
    Pour récolter quelques piécettes,
    Pour emplir mon assiette.
    J’ai le ventre vide,
    Les yeux livides,
    Qui n’osent vous regarder ;
    Tout mon être est chambardé,
    Devant vous qui mangez à votre faim,
    Et sentez le parfum.

    Je suis sans abri,
    Toutes mes dents sont cariées.
    Mon sac a été volé
    Et je suis affolé.
    Il ne me reste que les fringues que je porte,
    Chez moi, il n’y a pas de porte.
    Je ne suis pas confiné,
    La police ne peut me baragouiner,
    Car elle n’a pas d’abri à me donner
    Et ne veut pas me ballonner.

    Vous qui passez ici chaque matin,
    Et croisez mon chemin,
    Vous pouvez faire quelque chose pour moi
    Et apaiser mon émoi.
    Trouvez-moi un autre sac
    Dans lequel mes affaires seront en vrac ;
    Quelques vêtements même rapiécés,
    Pour ne pas me rabaisser.
    Je veux être un homme debout
    Sans aucun tabou.

    Etre propre pour quémander du pain,
    À toutes ces dames qui sentent le parfum.
    Je trouverai toujours un endroit pour me coucher
    Et certains jours me doucher.
    Je veux être présentable,
    Et devant vous, agréable.
    Un sans-abri est toujours un homme.
    Il ne vit pas dans un royaume.
    Mais il garde sa fierté,
    Malgré la dureté.
    (29/04/2020)

     


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  • Dites, si c’était vrai !

     

    Et si Dieu n’existait pas,
    Tu ne serais pas sur la planète
    À te poser ce genre de question,
    À réfléchir à ton avenir,
    Tu serais néant.

    Notre univers serait aux abonnés absents ;
    Pas de soleil pour ouvrir le jour,
    Pas de lune pour le fermer,
    Pas d’étoiles pour te bercer,
    Tu n’existerais pas.

    Peut-on imaginer ce grand vide,
    Où rien n’existerait,
    Que toute vie aurait déserté.
    Avenir inexistant,
    Espoir inutile.

    Si le créateur n’avait pas insufflé l’humain,
    Son être ne serait que vide,
    Sans corps et sans âme.
    Aucune vanité de sa part,
    On ne parlerait pas de lui.

    Si Dieu existait réellement,
    L’univers subsisterait,
    Notre planète aurait un sens
    Elle serait remplie d’humains,
    Touchés par le coronavirus.

    L’homme ne jouerait pas au sorcier,
    Pour être le maître d’un monde,
    Qu’il n’a pas créé,
    Mais qu’il veut s’approprier,
    Pour sa propre gloire.

    Peux-tu dire que tu es néant,
    Qu’aucun individu n’existe.
    Que notre planète n’est que fumée,
    Que l’univers est une invention,
    Invention de qui !

    Oui, Dieu existe.
    Pas un Dieu fabriqué par les hommes !
    Un être spirituel,
    Que l’on découvrira après notre séjour sur terre,
    Un être d’Amour.
    (21/04/2020)

     


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  • C’était leur choix

    C'était leur choix

    Ils voulaient faire une virée,
    Leurs parents étaient en colère,
    Le virus, ils ne voulaient rien savoir.
    Que les jeunes peuvent être sots
    Devant un interdit ! Ce n’est pas leur affaire !

    Le vase de Soissons,
    Une histoire à dormir debout !
    La respiration bloquée !
    Ils ne craignent rien. Ils font du sport !
    Maman, je pars, un point c’est tout !

    L’attestation ne sert à rien.
    D’ailleurs pas de policiers sur nos chemins.
    Ils ont autre chose à faire,
    Sur les grandes routes,
    Et les autoroutes.

    La couleur du ciel, un brun foncé,
    Presque marron, ne leur fait pas peur.
    Une touche au bord du lac,
    Ce sera le bonheur, même s’il pleut.
    Quelques jonquilles du jardin comme appât !

    Les parents ne nous laissent rien entreprendre à l’extérieur,
    Ils tremblent devant le virus, c’est leur quotidien.
    Pour les scientifiques, on n’est pas des personnes à risques.
    Les vieux, oui.
    Peut-être nos parents.
    (23/04/2020)

     

     


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  • Le silence est d’or 

    Seul dans la petite clairière,
    Assis sur un banc
    Au pied d’un grand chêne,
    Il écoute le silence de la nature,
    N’osant griffonner sa feuille
    Qui reste blanche.

    Le poète est subjugué,
    Le silence saisit son âme,
    Tout son être le respecte.
    Silence des oreilles,
    Silence du cœur,
    Tout est silence dans cette forêt.

    Les oiseaux sont muets
    La nature est figée.
    Pas un bruit,
    Pas un son,
    Pour cette aurore qui ouvre le jour,
    À l’aube d’une nouvelle journée.

    Au loin, le hibou s’est réveillé ;
    Le premier appel d’un matin muet.
    Aucun écho ne lui répond.
    Pour lui aussi le silence s’applique.
    À cette heure le silence est d’or,
    Les mots ne peuvent sortir.

    Le soleil apparaît peu à peu ;
    Ses rayons atteignent la planète ;
    La lune se retire comme les étoiles.
    Devant cette lumière qui illumine la clairière,
    Le poète somnolent ouvre les yeux,
    Les oiseaux chantent de joie.

    Sa feuille est restée blanche.
    Sa muse a écouté le silence,
    Silence de la nature, silence des mots
    Le stylo griffonne quelques pensées,
    Les premiers d’une longue liste,
    Qui s’étalent sous la main du poète.

    Les vers défilent,
    Les rimes surgissent des profondeurs de sa mémoire ;
    Le poème prend forme.
    Il peint le silence de la clairière,
    Celui de la nature,
    Que le poète comprend.

    Le titre sera celui du silence,
    Un silence d’or,
    Et la parole d’argent
    À l’aurore d’une belle journée.
    Le poète peut s’endormir sur le banc,
    Le silence a rempli sa feuille.
    (24/04/2020)

     

     


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  • La fantaisie

    Défi n° 263 chez Plume de poète

    Fantaisie de la nature
    Qui refusent toute caricature,
    Que les hommes dessinent
    À la manière de bécassine,
    Face à la beauté de ses paysages
    Qui manquent souvent d’arrosage.

    Pas un bruit, pas un son,
    Pour cette nouvelle saison ;
    Elle se laisse emporter par la bise
    Qui souffle de la banquise.
    Le vent se faufile et glisse entre les arbres,
    Qui deviennent aussi froids que du marbre.

    Une fine pluie attire dehors de nombreux oiseaux,
    Et bien d’autres animaux,
    Qui vont boire en se baignant dans les quelques flaques d’eau,
    Un magnifique cadeau.
    La flétrissure a envahi les fougères
    Qui ne sont plus fourragères

    Le moindre recoin du bois,
    Est un peu aux abois.
    La nature a ses fantaisies,
    Qui ressemblent à des amnésies,
    Mélangeant les saisons,
    Au gré de ses chansons.

    Les rayons du soleil venus des régions astrales,
    N’ont rien de libéral,
    Quand ils ne respectent pas le calendrier
    Qu’ils ont d’ailleurs maquillé.
    S’enfuient les animaux devant de telles menaces,
    Pour eux trop tenace.


    Le printemps dans les mois d’hiver,
    Nous laisse à découvert.
    Le froid d’hiver au milieu du printemps,
    Brulent les bourgeons trop souvent.
    L’été s’étale sur l’automne
    Qui devient atone.

    Quatre saisons dans l’année,
    Qui ne devraient pas se chicaner,
    Si chacune devrait refuser les fantaisies,
    Qui manquent de courtoisie.
    Ensemble respectons le règles,
    Aucune ne doit être espiègle.
    (26/04/2020)

     

     


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  • Le vent
     

    Invisible à nos yeux ?
    Tu fais trembler les cieux.
    Braillant à nos oreilles,
    Tu repousses vers la terre les bouteilles.
    Tu zigzagues à la surface de la mer,
    Lui donnant un goût amer.

    Tu cognes les falaises,
    De craie ou de glaise,
    Tu les fais reculer,
    Pour mieux les modeler,
    Sous un ciel blafard,
    Qui nous donne le cafard.

    Tu propulses les voiliers
    Comme le ferait un bélier,
    Vers le centre de la mer,
    Faisant crier les commères.
    Dans un frémissement de vagues,
    Tu leur fais une blague.

    L’envol des oiseaux suit ton itinéraire,
    Te prenant pour un confrère
    Le ciel est habillé de ces animaux,
    Que tu trouves très beau.
    Ils s’envolent dans le ciel,
    Comme des êtres immatériels.

    Soudain ton souffle se calme,
    Ne bouge, aucune palme.
    Les voiliers font du surplace,
    Pour eux, la mélasse.
    Infinies tes origines,
    Comme de nombreuses algines.
    (20/04/2020)



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  • Le puzzle du temps
     

    Le puzzle du temps

    Ne cours pas après,
    Il est là dès ton réveil,
    Devant toi.
    Il est là pour toi ;
    Ne le cherche pas ailleurs.
    Demain sera un autre temps.
    Le sablier se vide et se remplit.

    Cueille-le au passage ;
    Il est unique !
    Hier, c’est du passé ;
    Demain c’est l’avenir !
    Ne tarde pas,
    Il n’a qu’un passage.
    C’est la vie.

    Quel que soit ta situation,
    Des peurs à combattre,
    Une contrarié à surmonter
    Absence de sortie,
    Besoin de prendre l’air !
    Fais-le aujourd’hui,
    Ne perds pas ce trésor.

    Écoute ton cœur,
    Reste maître de ton temps,
    Mets-y tout ton énergie !
    Savoure chaque instant,
    Comme si c’était le dernier.
    Goutte la vie,
    Tu n’en a qu’une.

    Les joies et Les peines,
    Prends-les à bras le corps.
    Ton temps est précieux,
    Ne le gaspille pas.
    Éternel présent,
    Qui efface le passé,
    Et se laisse surprendre par l’avenir.

    Espoir emballant,
    Prends-le à bras le corps.
    Fais ce que tu peux,
    Pas forcément ce que tu veux.
    Tes cheveux blanchissent
    C’est le rythme du temps,
    Du temps passé.

    Ouvre ton cœur à l’avenir,
    Sème beaucoup d’amour ;
    Sa fleur fleurira en ton cœur.
    Ta jeunesse t’a quitté,
    Le temps est précieux,
    On ne te l’a pas volé,
    Tu t’es adapté à ta vie.
    (14/04/2020)


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  • La balançoire et le toboggan

    Regarde ce jardin,
    Personne sur les chemins
    Les enfants se sont enfuis,
    Ils ont pris un autre circuit.

    On se croirait en hiver ;
    Le ciel est pourtant bien découvert,
    Le soleil nous illumine
    Où sont passés gamins et gamines ?

    Le parc a été fermé !
    Nous n’avons pas attrapé le fameux virus,
    Celui que nous ont envoyé les Russes,
    Ou les Chinois bien renfermés !

    Tu n’as rien compris toboggan !
    Ne soit pas aussi arrogant ;
    Personne ne te veut du mal,
    Nous sommes dans une situation anormale.

    Tout le monde est enfermé dans son logement,
    C’est le grand chambardement.
    Tu n’es pas un article de première nécessité,
    Là-dessus, aucune ambigüité.

    Regarde cette plume qui tourbillonne dans le parc !
    Ce n’est pas un produit de première nécessité !
    Les gens les jettent à la poubelle.
    Ne crois-tu pas que c’est une arnaque ?

    La plume ne peut pas attraper le virus
    Qu’il vienne de Chine ou de Prusse !
    Sois raisonnable,
    Ta position n’est pas croyable !

    Le confinement c’est pour le bien des enfants.
    As-tu envie qu’ils reviennent rapidement ?
    Il faut les protéger
    Le confinement sera ensuite allégé.

    Quand tout le monde sera guéri,
    Notre parc redeviendra une féérie.
    Les petits reviendront avec leurs parents,
    Tout doit être transparent.
    (11/04/2020)





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  • La beauté

    « Cueillez, cueillez votre jeunesse, comme à cette fleur,
    La vieillesse fera ternir votre beauté » (Pierre de Ronsard)

    Le temps s’est écoulé comme du sable entre nos doigts.
    Dans un tourbillon, sans même nous en rendre compte,
    Le soleil et la lune ont poursuivi leur cycle,
    Etre ou ne pas être, ils ont choisi.

    L’âge a terni sa beauté,
    L’amour en a redoré le blason.
    Il faut accepter l’évolution de son corps,
    Le tien comme le mien.

    Tes cheveux se sont raréfiés,
    Ma tonsure s’est élargie.
    Tu as un peu de duvet sous ton nez,
    Chaque jour je rase mon visage.

    Ton ventre s’est arrondi,
    Le mien s’est développé.
    Te souviens-tu, il y a quelques années,
    Mon ventre était bien plus gros.

    Tu le regardais se développer ;
    Tu l’embrassais chaque soir quand je sortais de la douche ;
    Ta joue posée délicatement sur mon abdomen,
    Tu cherchais les mouvements de celui que je formais.

    C’était notre premier bébé ;
    Tu l’attendais avec moi,
    Tu étais pressé d’entendre ses premiers cris ;
    Tu ne dénigrais pas ma taille.

    La beauté n’a pas d’âge ;
    Elle est toujours prête à s’épanouir,
    Pour le bonheur du couple,
    Et de leurs enfants.

    Oui, cueillez, cueillez votre jeunesse ;
    Ne la laissez pas se faner.
    La fleur refleurit chaque année,
    Toujours plus belle.

    La jeunesse ne vieillit pas avec les années,
    Elle se transforme,
    Elle s’épanouit,
    Elle est de plus en plus belle.

    À chaque âge sa jeunesse,
    Sa beauté évolue.
    Gardez toujours la fleur de votre jeunesse,
    Elle fera de vous un magnifique bouquet.
    (08/04/2020)





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